Débats autour des plantations d’agro carburants (palmiers à huile, hévéas)

Comme dans beaucoup de pays d’Afrique, les plantations de palmiers à huile et d’hévéas sont en train de se multiplier à un rythme alarmant.

Au Gabon Le gouvernement a annoncé en 2012 qu’il aspire à faire du Gabon le principal producteur d’huile de palme d’Afrique.

Le « Plan stratégique Gabon émergent » du Président de la République prévoit d’accroître la plantation en régime de monoculture du palmier à huile et de l’hévéa pour développer l’agriculture d’exportation. Le gouvernement souhaite encourager aussi bien les plantations faites par des entreprises que les « plantations communautaires » faites par la population.

Le Plan mentionne deux entreprises qui développeront les plantations de palmiers à huile et d’hévéas : OLAM et SIAT Gabon.
Le gouvernement a donné 300 000 hectares (3 000 km2) à la société singapourienne Olam pour y faire des plantations d’arbres en régime de monoculture.
OLAM International est une multinationale Singapourienne présente dans 64 pays, et installée au Gabon depuis 1999. Son activité dans le pays était l’extraction de bois mais, en 2009, elle a commencé à s’occuper aussi de la production d’huile de palme par l’intermédiaire d’OLAM Palm Gabon et de celle de caoutchouc grâce à OLAM Rubber Gabon, en association avec l’État gabonais. Celui-ci participe à la production d’huile de palme avec 30 % des parts de l’entreprise et à celle de caoutchouc avec 20 % des parts.

Ces plantations doivent se faire dans 3 régions : Mouila, Kango et surtout à Bitam / Minvoul ou OLAM affirme avoir passé un accord pour développer la plus grande plantation d’hévéas du pays sur 28 000 hectares et pour construire une usine de traitement à Bitam et Minvoul.

Les habitants de Bitam et Minvoul, les seuls à avoir de l’expérience en matière de plantations d’hévéas à grande échelle depuis deux décennies, critiquent le projet : ils craignent qu’il y ait des conflits pour la terre et s’opposent au choix d’une espèce unique, au lieu de cultures plus traditionnelles dans la région, comme le cacao et le café, et de la production d’aliments en général.

Les critiques de la population ont abouti à la création de Comités locaux de surveillance du projet et d’une commission qui regroupe ces comités, dénommée « Collectif des populations des villages concernées par le projet Olam au Woleu-Ntem ». Ceci a déjà donné lieu à une lettre ouverte, à un mémorandum et à une lettre contraire à l’approbation de l’étude d’impact environnemental.

Un mémorandum critique de la population de Woleu-Ntem
Dans son mémorandum de 2012, le collectif a dénoncé :

 

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