Les peuples autochtones se sont révélés être des gardiens responsables de leurs terres et de leurs ressources depuis des millénaires. Les cultures autochtones ont survécu et prospéré dans toutes les régions du monde en s’appuyant sur les connaissances traditionnelles et sur des pratiques de gestion durable des ressources. Néanmoins, ni les communautés autochtones, ni les sociétés industrialisées, ne sont protégées de la mondialisation de l’économie dont les répercussions mal maîtrisées mettent en péril les biens publics environnementaux qui sont d’une importance capitale pour la culture, la spiritualité et la subsistance des peuples autochtones.
Dans de nombreuses régions, la crise de la biodiversité est étroitement imbriquée avec celle des cultures autochtones. Ainsi, une part considérable des zones protégées de la planète — outils capitaux pour la préservation de la diversité biologique — se trouvent totalement ou partiellement sur des terres, des territoires et des ressources autochtones. Cette extraordinaire convergence spatiale constitue à la fois une excellente occasion et un réel enjeu pour la protection de la biodiversité et le maintien des moyens de subsistance des peuples autochtones.1La Convention sur la biodiversité (CBD)
La Convention sur la biodiversité est un accord international signé sous les auspices des Nations Unies qui a trois objectifs :
- conserver la biodiversité,
- promouvoir son usage durable et
- assurer un partage équitable des bénéfices provenant de son utilisation.Cette Convention a développé des programmes de travail sur la biodiversité marine, agricole et forestière et sur des questions transversales, telles que les savoirs traditionnels, l’accès aux ressources génétiques et aux zones protégées. Tous ces programmes ont des conséquences directes sur les droits des autochtones et leurs territoires.
La Convention reconnaît l’importance de l’usage durable des connaissances et coutumes autochtones pour la réalisation de ses objectifs (articles 8j et 10 c) ; elle met l’accent sur leur rôle vital dans la préservation de la biodiversité.
Le Forum autochtone international sur la biodiversité fut établi en 1993 en qualité de regroupement autochtone lors des négociations de la Convention. Depuis, il a agi comme un mécanisme de coordination pour les connaissances traditionnelles et la participation effective des autochtones; il a agi dans les négociations concernant l’accès aux ressources génétiques afin de défendre leurs droits fondamentaux et pour faciliter la participation autochtone et, en leur faveur, dans les réunions préparatoires de la Convention, ses activités de formation et autres.
Le Forum a fait en sorte que de nombreux programmes de la Convention prennent en considération les usages coutumiers, et leur inclusion dans la Convention.2
1: Monique Barbut, Directrice générale et présidente du Fonds mondial pour l’environnement.
2: Indigenous world, traduction GITPA