QUI SONT LES PEUPLES AUTOCHTONES ?

QUI EST AUTOCHTONE EN AFRIQUE ?

Source : IPACC, Indigenous Peoples of Africa Co-ordinating Committee.

 

Aujourd’hui les groupes se réclamant être autochtones sont surtout ceux qui ont vécu de la chasse et de la cueillette ou de pastoralisme transhumant. Ce sont les communautés qui essaient de garder leur identité dans un monde changeant rapidement. Ces peuples sont passés par le stade d’être hautement autonomes au stade d’être culturellement vulnérables. Quelques gouvernements africains considèrent leurs besoins spéciaux en regard aux politiques économiques, aux politiques foncières, à l’éducation, aux droits de langages et à la gestion du patrimoine culturel.

Les nations Unies ont déclaré 1994-2004 comme la décennie internationale des populations autochtones. Cet événement historique était le résultat de décennies de pression des peuples autochtones des Amériques, de l’Arctique et du Pacifique. Les groupes africains et asiatiques ont précédemment été marginalisés de ces forums mais ont pris les devants et les communautés individuelles ont trouvé un moyen de participer à ces forums qui pourraient se pencher sur leurs besoins spécifiques de Droits de l’Homme collectifs.

Le concept de Droits Autochtones représente une évolution dans ce qui constitue un droit, ainsi qu’une reconnaissance croissante que les peuples autochtones sont particulièrement vulnérables face à la mondialisation. L’UNESCO estime que 50% des langues du monde sont en train de disparaître et que la plupart sont les langages des chasseurs cueilleurs, pastoraux nomades des premières nations et des peuples traditionnels.

Dans les Amériques et en Australie, il est clair que c’étaient des civilisations depuis longtemps établies qui ont été dominées par la colonisation européenne. C’est dans ces pays que des précédents juridiques, incluant des traités étaient établis entre colonisateurs et les premiers habitants.

Pourtant dans d’autres parts du monde, la colonisation était interne. En Afrique, en Asie et dans l’Arctique, cela a été souvent relié à l’expansion des peuples agricoles et de leur système linguistique et culturel qui a englouti la planète. Quelques peuples autochtones ont aussi adopté l’agriculture ou l’horticulture, mais la question centrale est que certains peuples agricoles dominants ont pris en mains l’état et ses institutions comme la police, les écoles et les organisations comme les parlements. Typiquement, les peuples autochtones ont été exclus des institutions, marginalisés dans leur propre pays.

Les deux expansions majeures de la domination en Afrique ont inclus la migration des agropastoraux Bantouphones à travers l’Afrique Centrale, de l’Est et Australie et l’expansion de l’influence et de la langue arabe en Afrique du Nord.

En Afrique, la plupart des groupes demandent un statut autochtone sont ou étaient récemment chasseurs cueilleurs ou pastoraux transhumants (peuples nomades qui élèvent des moutons, du bétail ou des chameaux). Typiquement en Afrique, la colonisation a conduit à ce que certains peuples agricoles ou des sociétés plus dominantes aient un accès plus grand à l’éducation européenne et héritent de l’état après l’indépendance. La plupart des états africains qu’ils le reconnaissent ou non ont un caractère ethnique associé à une relation historique avec le pouvoir des colonisateurs. Les détails du mouvement des peuples autochtones sont décrits dans chaque section de cette brochure.

Quels Droits ?

Des commentateurs externes ont dit que le concept de peuples autochtones ne devraient pas s’appliquer aux Africains et aux Asiatiques.

Si nous regardons le concept de peuples autochtones comme celui des peuples qui ont occupé un territoire avant tous les autres et souffrent de marginalisation actuelle, le concept est toujours applicable dans différentes parties de l’Afrique. Les lois et les peuples San d’Afrique Australe sont des marqueurs génétiques les plus vieux de la planète et ont la période la plus longue d’occupation. Ils ont occupé la région pour au moins 20 000 ans, possiblement pour 150 000 ans, avant l’arrivée des fermiers noirs Bantouphones.

Les Hadzade de Tanzanie sont le second plus vieux type génétique du monde et ont occupé la Tanzanie du Nord et ont maintenu leur ancien langage de clic pour des millénaires. Le statut de première nation est attesté génétiquement, linguistiquement par l’art rupestre et la mythologie de leurs peuples et de leurs voisins.

Cependant, les Africains, les Asiatiques et les habitants du Pacifique et les peuples des Etats de l’ex Union Soviétique ont apporté une définition plus large des peuples autochtones dans les débats des Nations Unies. Les nomades du Sahara par exemple ont occupé leur territoire pour 8 000 ans. La demande du statut d’autochtone dans le cas des peuples sahariens vient d’une marginalisation actuelle de l’état qui a été héritée par les partis pris des français contre les peuples nomades et contre la région du Sahara toute entière.

L’identité autochtone est toujours liée au concept d’occupation à long terme mais ce n’est pas une définition exclusive. Les questions centrales ont à faire avec la descrimination systématique des peuples culturellement économique, qui se définissent par leur relation avec la terre et les ressources naturelles qui sont spécifiques à leur identité. C’est une notion substantiellement différente de celle d’une minorité comme celle d’immigrants, d’urbains ou celle définie par des caractéristiques non liées au territoire ou à l’environnement.

N’est-ce pas dangereux en Afrique ?

Il y a des anthropologues qui ont critiqué IPACC pour aider à coordonner les peuples autochtones en Afrique. Ils ont argumenté que les états africains ne seront pas favorables de mettre en sécurité les droits collectifs de personnes hautement marginalisées. Ils ont des débats intellectuels pour savoir si les pygmées sont vraiment les premiers peuples ou quand le pastoralisme est arrivé dans certaines parties du continent.

C’est important de souligner que tous les peuples ont un droit à l’autodétermination.

Différents peuples en Afrique ont observé la procédure des Nations Unies et ont reconnu leurs propres expériences. Ils ont voyagé à Genève et à New York pour établir leur cas et plus apprendre des mécanismes internationaux pour la protection des droits des peuples autochtones.

Quelques peuples africains ont déjà répondu positivement, ce qui inclut l’Afrique du Sud qui termine un programme interne sur les droits des communautés autochtones. Le Rwanda a reconnu la vulnérabilité particulière des Pymées Batwa, le Maroc à ré-autorisé la langue berbère et le Kenya a accueilli les chasseurs cueilleurs et les pastoraux à s’engager dans la formulation de la nouvelle Constitution.

En 2003, la Commission Africaine pour les Droits de l’Homme et des Peuples a publié son rapport provisoire sur la question des peuples autochtones d’Afrique. Ceci aura une influence majeure sur le continent en faveur de la reconnaissance de la troisième génération de droits.

Les buts du mouvement des peuples autochtones en Afrique sont centraux pour mettre en sécurité une paix durable, une démocratie et un développement économique approprié. Le Président d’IPACC, Hassan Id Belkassm du Maroc, a établi que les peuples autochtones cherchent à améliorer la démocratie en Afrique, à apporter plus de voix dans les processus de décision et à reconnaître la diversité comme une ressource et non une menace.

La discrimination contre les peuples autochtones a été systématique et souvent brutale. Les gens ont souffert non seulement d’abus physiques mais aussi psychologiques car leurs cultures, leurs langages et leurs systèmes de savoir sont bannis, marginalisés et négligés. C’est seulement en créant une protection systématique de leurs droits qui assure le droit de survie culturelle et les libertés fondamentales comme le droit d’association, d’expression, de parole, de participation politique, de liberté de vivre sans peur et le droit de passer sa culture à la prochaine génération que l’Afrique trouvera la paix et un futur économique durable.