QUI SONT LES PEUPLES AUTOCHTONES ?

IMAGES CONTESTEES : LES PEUPLES "AUTOCHTONES" D'AFRIQUE

Source : Sidsel Saugestad - IWGIA Indigenous Affairs 02/99 Traduction GITPA

Le concept d’«autochtone » est de plus en plus courant mais aussi de plus en plus critiqué dans les discours internationaux et les négociations nationales. Comme catégorie sociologique il a des définitions variées, comme concept juridique il commence juste à trouver sa forme. Quand on veut lui donner une application pratique, il apparaît comme très difficile à manier par les bureaucraties. Les problèmes généraux liés à son usage sont encore plus importants dans un contexte africain. Dans cet article, nous examinerons le contexte historique pour savoir comment il s’est développé, et le contexte africain, pour voir quel est son usage. Nous conclurons en discutant les arguments qui peuvent être avancés pour et contre ce concept. En premier lieu nous considérerons trois points.

Une revendication morale

La seule déclaration juridiquement contraignante sur les peuples indigènes se trouve dans la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui n’a encore été ratifiée par aucun État africain. De plus, il reste un long chemin à parcourir avant que le projet de déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes soit soumis à l’Assemblée générale et beaucoup d’États africains sont parmi les plus forts opposants à cette déclaration. La base juridique de la revendication des droits indigènes est donc particulièrement faible en Afrique. Cependant, l’importance des déclarations exprimant une préoccupation pour les questions indigènes ne doit pas être mesurée seulement à l’aune de leur faible assise juridique. Elles sont l’expression la plus explicite d’un mouvement général qui s’est amplifié durant les trois dernières décennies et qui est le fer de lance des organisations de défense des droits de l’homme et des peuples indigènes. Ce mouvement est soutenu par des réseaux de coopération créés entre les gouvernements nationaux et les organisations à l’occasion de leurs rencontres dans les forums internationaux. La façon même dont s’expriment ces mouvements internationaux introduit une tonalité morale et établit un nouvel ordre du jour. La tonalité morale n’est pas une question de degré et ne peut être mesurée au nombre des ratifications. En d’autres termes, même si le concept trouve son sens dans ses implications juridiques, on doit considérer sa signification sociologique. Les mouvements autochtones sont maintenant attentifs aux déclarations faites dans les forums internationaux et les utilisent comme des leviers dans leur lutte pour obtenir des réformes dans les contextes nationaux. Dans un avenir prévisible ces processus internationaux auront la plus grande portée sur la scène africaine.

Un concept bureaucratique embarrassant

En mettant de côté les aspects juridiques et moraux de la question, on doit garder à l’esprit que toute procédure pour accorder à un groupe un traitement spécial ou une discrimination positive perturbe les routines administratives et les pratiques égalitaires et va à l’encontre des préférences de l’administration pour la clarté et l’absence d’ambiguïté dans la définition des groupes. Tout en reconnaissant que l’Afrique est un cas spécial, on doit savoir que le concept de peuples autochtones est perçu par les bureaucrates du monde entier comme diffus, gênant et difficile à manier. Mon propre pays, la Norvège, fournit d’abondants exemples de démission gouvernementale et de négligence administrative vis-à-vis de la population autochtone saami. Jusqu’en 1987, les Saami [ou « Lapons », ndlr] n’étaient pas reconnus comme un groupe distinct dans le royaume de Norvège, alors qu’ils étaient décrits sur la base des critères de langue (parlant saami), de résidence (le Finnmark intérieur, comté comprenant la plus grande proportion de Saami) ou d’activités économiques (éleveurs de rennes) (Mathiesen 1978, Thuen 1995). Cela occasionna le plus grand conflit civil de l’après-guerre (l’affaire Alta-Kautokeino en 1981) et il fallut ajouter un paragraphe à la Constitution norvégienne pour que les Saami soient reconnus comme un peuple distinct et que « saami » devienne une catégorie légitime pour l’administration norvégienne.

La nécessité de trouver un équilibre entre les idées générales d’égalité des droits et de traitement et les besoins particuliers d’une minorité pour sa protection est un dilemme qui trouble tous les États démocratiques qui ont des minorités indigènes à l’intérieur de leurs frontières. En considérant les autres pays, nous en tirons la conclusion que la reconnaissance graduelle de problèmes particuliers et, par conséquent, de besoins particuliers, ne se fait qu’avec réticence, quand les peuples indigènes se sont eux-mêmes mobilisés. Les gouvernements en place ont promu peu de changements ; ceux-ci sont intervenus en réaction aux pressions des organisations et des mouvements politiques (Brantenberg et al, 1995). Le concept introduit et souligne des droits collectifs alors qu’antérieurement, les droits de l’homme ont toujours mis l’accent sur les droits individuels.

Les deux sens du mot « autochtone »

Un troisième point, qui n’est pas particulier à l’Afrique, est la confusion causée par une ambiguïté linguistique. Le mot est fréquemment utilisé comme un adjectif signifiant « local », « natif » et « non-européen ». Ceci ne pose pas problème quand on désigne par exemple « l’agriculture indigène » ou « les plantes indigènes ». En fait, l’équipe de Robert Chambers à l’Institut du développement du Sussex (Royaume-Uni) utilisait le terme bien avant la mode juridique actuelle. Leurs travaux avaient découvert les considérables connaissances et expériences contenues dans les systèmes agricoles « indigènes », en contraste avec l’agriculture scientifique occidentale, et ils avaient préconisé une plus grande inclusion des « savoirs indigènes » dans les programmes de développement (Brokensha, Warren and Werner 1980). Cette école de pensée a eu une grande influence et peut avoir compté dans la résistance des praticiens du développement et des bureaucrates à utiliser le mot « indigène » dans le sens plus restreint employé par les Nations unies et l’OIT.

Un concept gênant en Afrique

Dans ce tableau général, l’Afrique et en partie l’Asie constituent des défis conceptuels particuliers. Si nous considérons les racines coloniales du concept, les peuples indigènes sont les descendants d’occupants d’un territoire qui a été envahi, conquis ou colonisé par les puissances coloniales blanches. Bien sûr, de tels problèmes ont aussi marqué des lieux aussi divers que les Amériques, l’Australie, la Nouvelle-Zélande/Aotearoa ou le Groenland. Cependant, d’un point de vue général, la situation est bien plus évidente lorsque les colons blancs arrivaient d’ailleurs, tandis que les relations sont plus diverses et plus ambiguës en Europe et en Asie. Mais les relations les plus complexes sont celles qui, en Afrique, se sont établies entre les occupants originels et les immigrants.

Il est difficile d’analyser la situation en Afrique. La domination des colonisateurs blancs a maintenu toute l’Afrique noire dans une position de subordination qui était, sous beaucoup d’aspects, semblable à celle des peuples indigènes ailleurs dans le monde. Par rapport aux pouvoirs coloniaux, tous les Africains autochtones étaient : 1. les premiers arrivants, 2. non-dominants, 3. différents par leur culture des envahisseurs blancs. De plus, les populations locales étaient associées à la « nature » et à des « modes de vie traditionnels », qui sont des attributs indigènes courants contrastant avec le contrôle des techniques, l’industrie et le développement associés aux envahisseurs. Ainsi la dichotomie blanc/noir, dominante en Afrique, a renforcé l’idée que tous les Africains natifs étaient « indigènes ».

Les problèmes conceptuels furent mis en évidence dans le rapport de la première conférence sur les peuples indigènes d’Afrique convoquée par IWGIA en 1993 :

Le concept de peuple indigène, appliqué à la situation africaine, est complexe et controversé. Mais ceci est surtout ressenti du point de vue des preneurs de décision et de ceux qui s’occupent des questions internationales des droits de l’homme et beaucoup moins par ceux qui se proclament eux-mêmes indigènes… Chaque communication présentée à cette conférence a témoigné du traitement discriminatoire infligé à la population indigène par les populations dominantes dans les pays, non en raison de tentatives de les tenir à part socialement ou politiquement – mais parce qu’ils paraissent différents, s’habillent différemment, se comportent différemment ou, d’autre part, sont perçus comme différents du reste de la population. L’identité indigène est une réalité sociale vécue, qu’elle soit consciemment reconnue et fasse ou non partie du discours public et politique (Veber et al. 1993 : 10, 14-15, souligné par moi).

L’importante différence avec les autres situations mentionnées plus haut est que les forces coloniales blanches se sont retirées d’Afrique. En conséquence, beaucoup d’hommes politiques africains affirment que tous les Africains sont indigènes ou, à l’inverse, que cette distinction ne s’applique pas au continent africain. Toutefois aucune de ces positions ne nous aide à analyser les relations internes complexes dans certaines parties de l’Afrique. Une partie du problème de ce continent est que le lien des indigènes avec la situation coloniale ne nous a laissé aucun outil conceptuel correct pour analyser les mêmes relations internes qui ont persisté après la libération de la domination coloniale. Dans nombre de pays africains, des groupes ethniques minoritaires ont, dans l’histoire, occupé des régions inaccessibles, souvent géographiquement isolées et socialement marginalisées, leur culture restant distincte du modèle national hégémonique. Ces minorités souffrent de différentes formes d’exploitation et de subordination dans des économies nationales et des structures politiques dont le rôle est de traduire les intérêts et les activités de la majorité nationale.

L’usage moderne, analytique, du concept met précisément l’accent sur les relations internes, post-coloniales. Il est besoin, dans le droit international, d’un concept qui décrive de telles sections de la population et leur position comme indigènes par rapport aux fractions politiquement et numériquement dominantes. Le terme de « colonie interne » est quelquefois utilisé en référence à des populations qui n’ont jamais atteint un statut d’indépendance. À la différence des populations du tiers-monde qui ont pu prendre le contrôle de leurs territoires par la force de leur nombre, « les petites colonies internes qui constituent le quart-monde sont toujours destinées à être minoritaires sur leurs propres terres » (Dyck 1985 : 1).

Les limites des définitions

Les institutions internationales comme les Nations unies sont très hostiles à une définition stricte de l’« indigène ». C’est, en partie, parce que beaucoup de gouvernements pourraient l’utiliser comme prétexte pour ne pas reconnaître d’indigènes dans leur propre pays. En outre, les débats internationaux insistent sur le fait qu’un concept comme celui de droits de l’homme a été utilisé dans de nombreuses et importantes déclarations sans avoir été précisément défini. Indigène est un terme relatif : un groupe n’est indigène qu’en relation avec un autre qui l’englobe et qui définit les structures dominantes de l’État. Le sens dépend du contexte. Les critères essentiels de 1. premier établissement, 2. perpétuation de distinctions culturelles, 3. expérience de la subordination et de la marginalisation alliées à 4. auto-identification comme population différente, semblent être universellement acceptés mais apparaissent diversement combinés.

Je mettrais l’accent sur les traits structuraux, non sur les propriétés particulières d’un groupe mais sur leur relation avec les structures gouvernementales du pays. Le trait principal de cette relation est le manque de reconnaissance par l’État-nation d’un fondement culturel distinct et de besoins indigènes particuliers.

Parmi d’autres choses, ceci a des implications dans le traitement de la dimension temporelle. Une perception linéaire stricte du temps ne devrait pas éclipser l’impact des relations historiques sur la situation présente. En d’autres termes, l’accent ne devrait pas être mis sur le fait historique de la spoliation par annexion ou conquête, mais sur l’ampleur avec laquelle cette spoliation – par violence physique, privation de droits, stigmatisation ou marginalisation – perdure dans la mémoire et l’expérience contemporaine. C’est le sens de la continuité ressentie par les habitants d’un territoire qui est important – qu’il s’exprime dans l’usage de la terre ou dans le sentiment d’en avoir été privé.

Cet accent sur les traits structuraux transparaît dans le rapport du Comité de coordination des peuples indigènes d’Afrique (1998) : si les Africains avaient été aux Nations unies au début du processus du Groupe de travail sur les populations indigènes, ils auraient souligné que la question n’était pas l’autochtonie mais la relation particulière et toujours actuelle des chasseurs-cueilleurs et des éleveurs à leur mode de gestion des ressources naturelles. Cette relation très ancienne et relativement peu affectée par le colonialisme a donné leur forme aux cultures, aux langues et aux identités. Ces communautés ont été stigmatisées comme arriérées et improductives dans les États africains après l’indépendance.

Le choix d’une terminologie – un choix de stratégie ?

En Afrique particulièrement, il est important de distinguer entre les relations de subordination qui caractérisent les groupes indigènes et les différentes formes, très répandues, de différences ethniques ou tribales. Des groupes défavorisés peuvent, pour diverses raisons, vouloir se ranger sous la bannière de l’indigénat pour la protection ou le soutien qu’il apporte. Cependant, tout concept qui peut apporter des avantages doit aussi être utilisé opportunément. Il n’est pas bon de décrire comme indigène toute minorité ethnique souffrant d’une violation des droits de l’homme. Utilisé comme un instrument pour redresser certains types d’injustices, le concept perd de sa force. Quoique la discussion sur l’emploi d’un terme approprié soit importante, elle ne constitue pas encore un problème significatif dans le contexte africain. (Elle pourra le devenir quand les organisations indigènes deviendront plus influentes.)

Dans la situation actuelle, un dilemme plus aigu est posé par la question de savoir si on doit éviter, ou non, d’argumenter sur le fait indigène au cas où cela suscite l’opposition des gouvernements. Un fait regrettable est que la plupart des peuples indigènes du tiers-monde – quelle que soit la définition – se trouvent dans une situation de pauvreté, de privations, de manque de ressources, avec un faible niveau d’éducation et souffrant souvent d’apathie, d’alcoolisme et de désespoir. Les gouvernements arguent fréquemment qu’il ne faut pas trop se concentrer sur la question controversée et abstraite de l’« indigénat » mais davantage sur celle de la pauvreté. Les organismes de développement, constatant les besoins réels des êtres humains, ont tendance à être d’accord avec cette position et à minimiser l’aspect politique. Si, dans le cadre de programmes de bien-être social, on peut aider des groupes indigènes démunis, tant mieux, à condition que ces programmes atteignent les groupes visés et soulagent leurs souffrances.

Que ce soit une bonne stratégie à suivre ou pas, cela dépend de l’objectif poursuivi. Il est évident que les problèmes des peuples indigènes sont presque toujours des problèmes de pauvreté qui peuvent être traités par des actions sociales. Cependant celles-ci agissent sur les effets, non sur les causes (Saugestad 1998). S’attaquer aux racines des maux implique, pour utiliser une terminologie anthropologique, une recodification de la situation et un questionnemement de sa signification. Il s’agit de remettre en cause les règles du jeu dominantes par lesquelles une société attribue des valeurs et des positions différentes aux diverses populations et rétribue différemment les capacités et les compétences culturelles. La lutte des peuples indigènes vise à changer cela.

Parler des différences culturelles, de l’identité et du questionnement de la signification peut paraître moins radical que de parler de différences de classes. Les mécanismes économiques relèguent habituellement les peuples indigènes au bas de la société. Paradoxalement, l’accent mis sur les conflits de classes peut sembler moins discutable à beaucoup de gouvernements simplement parce qu’il implique une acceptation tacite de l’opinion selon laquelle le problème indigène n’est qu’un problème de pauvreté. Mais les programmes d’aide sociale ne peuvent jamais faire disparaître les mécanismes qui causent l’inégalité des chances, seul un changement dans le discours politique dominant y parviendrait.

Le comportement de l’État s’exprime dans ses structures politiques et dans ses lois. Les visions du monde conflictuelles qui opposent les bureaucraties étatiques d’une part et les chasseurs-cueilleurs ou les éleveurs de l’autre peuvent apparaître comme des approches différentes de l’usage de la terre, du rôle organisateur de la parenté, des différences dans les traditions d’accumulation et de consommation des richesses et dans les perceptions de l’autorité dirigeante (Barnard 1998). Où que surviennent des conflits d’intérêt sur la terre, ils sont aggravés par l’ignorance de la logique des systèmes de chasse-cueillette de la part des bureaucrates et par leur manque de reconnaissance de la légitimité d’un usage non agricole de la terre. Dans cette prespective, chercher à éviter l’opposition que peut provoquer le concept d’« indigène » chez les détenteurs du pouvoir n’est peut-être pas la meilleure des stratégies. La terminologie utilisée pour décrire une situation donnée indique aussi ce qui peut être fait pour la changer.

La formation d’organisations indigènes représentatives et leur reconnaissance comme partenaires légitimes dans les négociations par les gouvernements sont parmi les innovations les plus réussies dans le domaine troublé des relations entre les États-nations et leurs minorités indigènes. Une politique des minorités constructives ne peut se développer que par la négociation et celle-ci requiert des organisations indigènes représentatives et indépendantes. La reconnaissance de cette condition implique que l’on passe des relations de domination-subordination au respect mutuel entre partenaires différents mais égaux. Loin d’être une menace pour la stabilité politique, cette requalification s’avère être une contribution vitale au processus démocratique. C’est un enseignement dont l’application ne peut que procurer des bénéfices aux gouvernementsafricains.

 

Sidsel Saugestad est professeur associée à l’Institut d’anthropologie sociale de l’université de Tromsoe en Norvège.

Références

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Brantenberg, Terje, Janne Hansen & Henri Minde (éd.), 1995, Becoming Visible. Indigenous Politics and Self-Government. Proceedings of the Conference on Indigenous Politics and Self-Government, 8-10 novembre 1993, University of Tromsoe, Centre for Saami Studies.

Brokensha, Warren & Werner (éd.), 1980, Indigenous Knowledge Systems and Development Lanham, University Press of America.

Dyck, N. (éd.) 1985, Indigenous Peoples and the Nation-State. Fourth World Politics in Canada, Australia and Norway. Institute of Social and Economic Research, ISER. Social and Economic Papers n° 14, Memorial University, St-John’s, Terreneuve.

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