AMERIQUE DU SUD

BOLIVIE



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Au cœur de l’Amérique du Sud, entre le Brésil, le Pérou, le Chili, l’Argentine et le Paraguay, la Bolivie compte deux grandes régions géo-climatiques : la région andine (cordillère des Andes, Altiplano, vallées) et les basses terres (forêts tropicales, Amazonie, forêts sèches, savanes et Chaco), qui couvrent respectivement un tiers et deux tiers du territoire national. La Bolivie continue de réclamer un droit d’accès souverain à la mer, perdu lors de la guerre du Pacifique (1879-1883), une revendication incorporée à la Constitution politique de 2009.

Membre fondateur de la Communauté andine des nations (1969), la Bolivie participe à l’Association latino-américaine d’intégration (1980) et, depuis 1996, au Marché commun du Sud (Mercosur). Depuis 2000, elle prend part à l’Initiative pour l’Intégration sud-américaine (Iirsa), pour développer les réseaux de transports et de communication dans la région. La construction de corridors dits bi-océaniques, destinés à relier l’océan Atlantique et l’océan Pacifique, est à l’origine d’un conflit entre les peuples autochtones et l’État bolivien dans le Territoire indigène et Parc national Isiboro Sécure (Tipnis) qui doit être traversé par une voie reliant les municipalités de Villa Tunari à San Ignacio de Moxos. Depuis 2006 et l’accès de Evo Morales à la magistrature suprême, la Bolivie a intégré l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), refuse d’établir des traités de libre commerce avec les États-Unis ou l’Europe, s’oppose à l’Accord de libre commerce des Amériques (Alca) et privilégie les traités de commerce entre les peuples. En 2008, elle a participé à la fondation de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), une association politique dotée d’un Parlement dont le siège est installé à Cochabamba.

Le dernier recensement officiel, effectué en 2012, indique que 48% de la population estimée à un peu plus de dix millions de personnes déclarent appar- tenir à une nation ou un peuple autochtones1. Trente-six peuples autochtones sont reconnus par la Constitution de 2009, notamment par le critère linguistique qui distingue les peuples araona, aymara, baure, bésiro, canichana, cavineño, cayubaba, chácobo, chimán, ese ejja, guaraní, guarasu’we, guarayu, itonama, leco, machajuyai-kallawaya, machineri, maropa, mojeño-trinitario, mojeño-igna- ciano, moré, mosetén, movima, pacawara, puquina, quechua, sirionó, tacana, tapiete, toromona, uru-chipaya, weenhayek, yaminawa, yuki, yuracaré, zamuco.

Deux organisations autochtones à dimension nationale se distinguent dans un tissu associatif dense, ancien et inspiré par une longue histoire de syndicalisation paysanne :
- le Conseil national des Ayllus et Markas du Qullasuyu (Conamaq) représente seize nationalités autochtones des Andes,
- la Confédération des peuples indigènes de Bolivie (Cidob) représente trente-quatre peuples des Basses Terres8.

La Bolivie demeure l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine si l’on considère les indicateurs socio-économiques internationaux: la pauvreté affecte environ 60% de la population, principalement les aires rurales, et près de 80% des personnes autochtones

1. Cela suscita une controverse puisque le recensement national précédent (2001) laissait entendre que la Bolivie était un pays à majorité autochtone en indiquant que 66% de la population bolivienne âgée de plus de 15 ans s’auto-identifiait comme telle. Cette donnée fut l’un des éléments importants considérés pour la constitutionnalisation d’un État plurinational en 2009. .

Données rassemblées par Laurent Lacroix dans le cadre du progrmme SOGIP