ASIE DE L'EST

CHINE



 

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Source : aménagement linguistique

 


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Source : http://perso.club-internet.fr/fmonthe/chine-nationalites.htm

 


La Chine occupe un vaste territoire continental en Asie de l’Est. Sa superficie de 9,6 millions de kms2 en fait le 3ème plus grand pays du monde. Elle est bordée au nord par la Sibérie russe, à l’est par la Corée et la mer de Chine orientale. Par souci de commodité et dans le respect des conventions internationales, on se réfèrera aux frontières internationales actuellement reconnues de la Chine. Nous inclurons par conséquent les groupes ethniques vivant au Tibet, dans la région ouïghour du Xinjiang, dans la Mongolie intérieure et dans les « régions autonomes » d’autres minorités ethniques. Sa population de 1,3 milliard est la plus nombreuse du monde, mais inégalement distribuée. La majorité de la population, où dominent les Han chinois (plus de 90%) se concentre sur la moitié orientale et côtière du pays, dans les centres urbains et les villages ruraux des plaines et des collines le long du fleuve Yangtsé, du fleuve Jaune, de la rivière des Perles et de leurs affluents. Les régions centrales et orientales sont peu peuplées, car y dominent des collines de lœss, des prairies arides, des déserts, des montagnes et plateaux alpins. C’est aussi dans ces environnements hostiles, sur les hauts plateaux et les montagnes, que vivent la plupart des Chinois non-Han, nommées « minorités ethniques ». Au fil des siècles ces populations ont été incorporées à l’empire chinois en expansion au fil des conquêtes militaires ou de leur soumission en tant qu’état vassal.

Selon le dernier recensement de l'année 2000, 105.226.114 personnes appartiennent à des minorités ethniques et constituent 8,47 % de la population totale de la Chine. Officiellement,le gouvernement ne reconnaît que 55 minorités ethniques. 20 minorités en Chine représentent  chacune moins de 100.000 personnes et ensemble atteignent environ 420.000 personnes.

Les minorités les plus importantes au point de vue du nombre de leurs membres comptant chacunes plus d'un million de personnes sont les 18 groupes suivants: les Zhuang, les Hui, les Mandchous, les Ouďghours, les Miao, les Yi, les Tujia, les Mongols, les Tibétains, les Bouyei, les Dong, les Yao, les Coréens, les Bai (ou Minjia), les Hani, les Kazakhs, les Li et les Dai. Parmi ces groupes, neuf d'entre eux comptent au moins cinq millions de membres: les Zhuan, les Hui, les Mandchous, les Ouďghours, les Miao, les Yi, les Tujia, les Mongols et lesTibétains

Le gouvrnement chinois ne reconnaît pas le terme de "peuples autochtones", mais il n'est pas clairement établi quels sont les groupes minoritaires qui pourraient être considérés comme autochtones. On entend, en général, qu'il s'agit principalement de groupes vivant dans le sud-ouest, de quelques uns au nord, à l'est et dans l'île de Hainan. Beaucoup d'entre eux appartiennent à la catégorie, mentionnée, de petits groupes ethniques. Ils vivent en majorité d'une agriculture de subsistance, sont parmi les paysans les plus pauvres et analphabètes à plus de 50 %. 25 des 55 minorités ethniques officiellement reconnues vivent dans la province du Yunnan où se trouve la plus grande diversité ethnique de Chine.

Le gouvernement chinois reconnaît officiellement un nombre total de 55 « minorités ethniques » dans le pays, qui représentent selon le recensement de 2000 une population de 105.226.114 personnes, soit 8,47% de la population totale.

Les termes désignant les peuples autochtones

Le gouvernement chinois ne reconnaît pas le terme « peuples autochtones », et rejette son concept et ses définitions tels qu’ils sont admis dans les forums internationaux. La terminologie officielle et privilégiée est celle de « minorités ethniques » ou « populations minoritaires ». Au niveau international, les autorités chinoises ont déclaré que « en Chine, il n’y a pas de peuple autochtone et donc pas de question autochtone ».

Dans la langue et la culture chinoise, on trouve différents termes pour désigner des tribus non chinoises, ou des populations de terres étrangères, des mots tels que « Fan », et « Man ». Ces mots portent la connotation de « barbare », « primitif », « arriéré » et « non civilisé ». Ces mots ont conservé leur sens péjoratif de nos jours.

A côté de ce terme général et inclusif de « Fan », les Hans chinois ont une expression toute faite pour parler des populations ennemies ou des tribus non civilisées qui vivent aux confins ou en dehors de l’Empire du Milieu - Dong Yi, Si Di, Nan Man, Bei Rong.
- Dong, Si, Nan et Bei désignent en chinois les quatre directions cardinales de l’Est, Ouest, Sud et Nord.
- Yi, Di, Man et Rong désignaient à l’origine des populations nomades ou tribales spécifiques des régions situées en dehors du bassin du fleuve Jaune au cœur de la Chine.

Avec l’expansion des dynasties et empires chinois tout au long de l’histoire, ces termes ont désigné les populations des régions reculées que les Chinois considéraient comme non civilisées, primitives, nomades ou tribales, et aussi les groupes ethniques qui n’avaient pas encore été conquis et soumis à la domination impériale chinoise.

- "Dong Yi" est associé aux populations côtières et des Iles de la mer de Chine orientale. Les spécialistes pensent généralement que ce terme faisait référence aux peuples marins et habitants des Iles du Japon, d’Okinawa et de Taiwan.
- « Si Di »désigne les populations nomades aux frontières occidentales de la Chine ; il est associé aux Ouïghours, Kazakhs et à d’autres populations turcophones de l’Asie centrale, il fait référence aussi aux Tibétains.
- « Nan Man » renvoie aux groupes ethniques qui vivent dans les collines et montagnes situées sur une grande bande traversant la Chine du sud-est au sud-ouest.

Dans les temps anciens, tout territoire au sud de la rivière Yangtsé était considéré comme celui des tribus Nan Man. Celui-ci incluait les provinces actuelles du Yunnan, Guizhou, Sichuan, Guangdong, Fujian, et la région autonome du Guangxi Zhuang. Tous les peuples historiques Nan Man sont liés aux « tribus des collines » ou groupes ethniques du Mékong de l‘Asie du Sud-Est, ou sont d’anciens peuples de langue austronésienne.

« Bei Rong », désigne les peuples asiatiques habitant au delà des frontières au nord du territoire traditionnel chinois. Il a été utilisé depuis très longtemps pour nommer les Mongols, Mandchous, Coréens, et d’autres minorités du nord.

Un autre terme utilisé couramment au cours de l’histoire pour les tribus nomades du nord est "Hu".

Source ERNI Christian, 2008, The Concept of Indigenous Peoples in Asia. A ressource Book, Document IWGIA N°123. 456p. Traduction pour le GITPA par Véronique Hahn de Bykhovetz