Les autochtones, Pygmées, de la RDC sont estimés à environ 660.000 personnes, soit 1 % d’une population totale d'environ 65 millions. Ils se trouvent dans neuf des onze provinces et, selon celles-ci, se nomment Batwa, Cwa, Baka ou Mbuti. 65 % du territoire de la RDC sont couverts de forêts. La plupart des Pygmées vivent dans la forêt ou en dépendent pour leur survie. Ils sont considérés comme les premiers habitants du pays.
En raison des expropriations historiques et actuellement en cours, pour l'exploitation du bois et la "protection" de la forêt, beaucoup d'entre eux ont été obligés d'abandonner leur mode de vie traditionnel et leur culture, basée sur la chasse et la cueillette; ils sont devenus des squatters vivant aux marges de la société sédentaire. Certains sont entrés dans une certaine forme de servage forcé pour des "maîtres" bantous.
Dans l'ensemble, la situation des autochtones est bien pire que celle du reste de la population nationale : leurs conditions de vie sont inférieures et ils ont un piètre accès aux services de santé et à la scolarisation. Leur participation aux affaires politiques et sociales est faible et ils subissent diverses discriminations dues aux stéréotypes raciaux, à l'exclusion sociale et à la violation systématique de leurs droits.
Depuis les élections de 2006, ils ont reçu des cartes d'électeurs qui peuvent être utilisées comme cartes d'identité et qui établissent leur citoyenneté. Ils connaissent de graves problèmes d'accès à la terre dans l'est de la République démocratique, en particulier dans le nord et le sud Kivu où la densité de population est forte. Dans les provinces de l'Orient, de l'Equateur et de Bandundu ils sont victimes d'opérations industrielles qui envahissent leurs espaces de vie.
La création de zones protégées et la politique stricte de conservation de la forêt qui a été établie dans tous les parcs nationaux créent également de sérieux problèmes aux Pygmées. Ces dernières années de nouveaux textes législatifs ont favorisé la défense et la promotion des droits des autochtones. Il s'agit, par exemple, du Code forestier (2002), de la nouvelle Constitution (2006) et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (2007) que la RDC a signée. La Convention internationale sur les droits civils et politiques, la Charte africaine sur les droits civils et politiques et les mesures de sauvegarde de la Banque mondiale ont aussi conforté les actions de défense entreprises par les autochtones. Ces textes leur ont ouvert les yeux, ils en ont fait usage et ont obtenu des résultats intéressants en 2009.
Source : Indigenous World IWGIA, traduction S.Dreyfus - Gamelon pour le GITPA