Bibliographie Cheyennes

BENT Georges, 2011, Mon peuple les Cheyennes : Lettres de George Bent à George E. Hyde, Indiens de tous les pays, 412p.

Entre 1905 et 1918, date de sa mort, George Bent a rassemblé ses souvenirs de quarante années de vie passées chez les Cheyennes, peuple à qui il appartient par sa mère, Owl Woman, fille de White Thunder Gardiens des Flèches sacrées des Cheyennes du Sud. Pour encore mieux faire connaître l'histoire véridique de cette tribu des Plaines, Bent a collecté, auprès de ses frères Cheyennes, un grand nombre d'informations qui complètent ce que lui-même savait déjà. Il établit dès lors une relation épistolaire avec l'historien des Sioux, George E. Hyde, correspondance que ce dernier a su admirablement restituer. George Bent fut le seul à pouvoir raconter par écrit les événements dont il fut le témoin et souvent l'acteur, en l'occurrence lors des massacres de Sand Creek en 1864 et de la Washita en 1868 où fut tué le chef cheyenne Black Kettle dont la nièce était la femme de Bent. Ce document irréfutable demeure un témoignage de première main sur la vie, les moeurs et les guerres que les Cheyennes menèrent contre l'envahisseur, et donne au récit de Bent une valeur irremplaçable pour les historiens.

 
CAUVELAERT Didier Van, 2000, Cheyenne, Albin Michel;  

HYDE Georges E., DAVID Gilbert, BENT Georges, 1995, Histoire des cheyennes, Édition du Rocher,451p.

Oeuvre majeure sur le peuple Cheyenne, "Histoire des Cheyennes" est le résultat d'un témoignage, celui de George Bent, métis Cheyenne par sa mère qui, écoeuré du monde des blancs, décida de vivre avec son peuple amérindien qui se baptise eux-même Tsitsistas. Il est alors le témoin direct de quarante années d'histoire de ce peuple qui façonna une partie de celle du continent. Leurs luttes acharnées, leur incompréhension du monde blanc, l'incompréhension de ces derniers de celui des Cheyennes, les différentes bandes et divisions Cheyennes (ceux du sud et ceux du nord), les batailles (le massacre de la Washita), les traités, etc, etc...mais aussi les origines du peuple, leur histoire telle qu'elle est connue dans la mémoire Cheyenne, leur déplacement et mode de vie. Tout est absolument authentique. Un tel ouvrage, une perle absolut dans le genre n'aurait pas vu le jour sans le témoignage écrit de George Bent lors d'échange courrier qu'il a entretenu des années durant avec George Ernest Hyde, le plus grand spécialiste du genre. Ne dit on pas qu'il y a un avant et un après Hyde? Et sans parler de la ténacité qu'il fallut à ce dernier pour pouvoir réunir en un seul ouvrage, incomplet hélas, à cause de la crise de 1929 il ne put terminer son travail, cet inestimable témoignage qui n'a pas son égal dans l'histoire.

 

 

SCHLESLER Karl H.,1997, Les loups du ciel. Mythologie et religion des Cheyennes., Chamanisme, cérémonies et origines préhistoriques des Cheyennes, Édition du Rocher,266p.

Ce livre traite de l'arrivée et de l'histoire des premiers Tsistsistas, ou Cheyennes, dans les Plaines. Tsistsistas est le nom que les Cheyennes utilisent pour se définir comme un peuple différent des autres, héritier d'une tradition unique. L'auteur se consacre pour une grande part à l'étude de l'époque transitoire où se formèrent les Cheyennes à partir d'une population antérieure, à savoir les protos-Tsistsistas. Toute une littérature affirme en effet que les structures tribales des Cheyennes ne datent que du XVIIIème siècle, soit un peu plus de cent ans avant leur enfermement dans les réserves. Ces perspectives historiques avancées dénient aux Cheyennes une profondeur et une continuité culturelle comparables à celles des Nations-Etats. La question de savoir ce qu'était la culture des Cheyennes, ses origines sibériennes et ses influences chamanques, n'a jamais été sérieusement soulevée. C'est ici choses faite. L'ouvrage, outre la reconstitution qu'il offre de la cérémonie du Massaum, situe également la conception du monde des Cheyennes dans le contexte de la pensée algonquienne. Ce livre n'aurait pu voir le jour sans l'engagement de son auteur dans l'action anthropologique active à l'Ecole de Chicago dès 1969. Par ailleurs, Edward Red Hat, Gardien des Flèches Sacrées des Cheyennes, ne cessa d'instruire l'auteur sur la religion de son peuple.

 

 

STANDS IM TIMBER John, LIBERTY Margot, 2005, De mémoire cheyenne : Vie et histoire de mon peuple, Albin Michel, 405p.

John Stands In Timber (1882-1967), l'une des grandes figures contemporaines de la tribu des Cheyennes, a consacré sa vie à sauvegarder la mémoire de son peuple. Il a été l'un des derniers à entendre l'histoire tribale racontée par ceux qui l'avaient vécue : le seul à recueillir leurs récits avec la volonté inébranlable de les faire connaître un jour. Publié pour la première fois l'année de sa mort, ce livre est considéré comme un classique aux Etats-Unis, dans la lignée de Soleil Hopi, Elan Noir parle, Lakota Woman ou Le Cercle sacré. Mêlant l'histoire, la spiritualité, les coutumes et la tradition orale, De mémoire cheyenne dessine le portrait sensible d'un peuple dont bon nombre de films et de livres, parmi lesquels Little Big Man et Mille femmes blanches ont retracé la destinée. Des récits de la Création à la période contemporaine, il aborde les différents aspects de la société cheyenne et les grandes pages de l'histoire de cette tribu, dont l'affrontement avec les Blancs, la bataille de Little Big Horn ou la Danse des Esprits, s'imposant comme un document unique sur les indiens d'Amérique du Nord mais également un chef-d'œuvre ethnologique.