Barrage de Koungou et Mine de fer à Belinga

A la suite des élections nationales de 2006, 2007 a été dominé par les négociations concernant des projets de développement de grande ampleur dans le Nord-Est du pays.

La décision du gouvernement de vendre des droits d’exploitation du gisement de fer de Belinga découvert en 1895, qui est l’un des derniers grands gisements de fer inexploités de la planète avec une teneur de 64% et des réserves estimées à un milliard de tonnes à l’entreprises chinoises China machinery & equipment (CMCE), impliquant la construction :
– d’une route ;
– d’une nouvelle voie de chemin de fer Booué -Belinga de 570 kilomètres
– d’un barrage hydroélectrique sur les cascades de Kongou au sein du Parc Naturel d’Invindo permettant d’alimenter l’exploitation minière en électricité.
– d’un port en eau profonde
pour un investissement global de 1 600 milliards de franc CFA (environ 3,5 milliards de dollars)

Des organisations non gouvernementales (ONG) de défense de l’environnement dénonçaient, fin 2007, les dégâts considérables que devait provoquer la réalisation d’un barrage hydroélectrique, pour ravitailler en énergie le projet, dans le Parc national de l’Ivindo.

Le projet est ensuite resté lettre morte après le décès en 2009 du Président Omar Bongo. Il a fait l’objet d’un nouveau tour de table avec les Chinois en mai 2010 au retour d’un voyage du président Ali Bongo en Chine pour les besoins de l’Exposition Universelle de Shanghai.

Les chutes de Koungou

Une cinquantaine de mètres de hauteur et 3,5 km de large, voilà les dimensions des chutes de Koungou, situées en plein cœur de la forêt équatoriale au Gabon. Derrière ces chiffres déjà impressionnants se cachent des chutes d’une incroyable beauté. Alors que les eaux noires de l’Ivindo serpentent dans la forêt, elles sont tout à coup entrainées 50 mètres plus bas dans un bruit assourdissant et un nuage de brume qui monte au dessus de la cime des arbres.

Le travail continue malgré des appels à plus de transparence et des garde-fous environnementaux. La zone qui doit être affectée par ces projets est proche de deux autres Parcs nationaux et des communautés locales Bakoya et Baka. La construction de la route vers le site du barrage hydroélectrique est terminé et a nécessité l’abattage d’une partie du Parc National d’Ivindo.

Les partisans du projet indiquent que les travaux de construction de la mine et des différentes infrastructures produiront 26 850 emplois pour les nationaux gabonais. En période d’exploitation, la mine génèrera 3 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects.

Pour le gouvernement, la prise de position des ONG est un sabotage du projet orchestré par des multinationales par l’intermédiaire des ONG écologistes locales et certaines personnalités du régime dont les noms n’ont pas été cités.
La riposte du président gabonais Omar Bongo Ondimba a été virulente : « Quoi qu’il en soit, quoi qu’il arrive, quoi qu’on en dise, Bélinga se fera! ». Le chef de l’État gabonais, dans une déclaration solennelle, a mis en garde les ONG et les puissances internationales qui  »rêvent de faire du Gabon un simple site de protection d’animaux au détriment de son développement ».
Selon des analystes, la réaction vive du président Bongo Ondimba visait à faire taire les ONG locales et internationales.

Pour l’ONG Croissance saine environnement, « Les travaux obligeront une dé classification du Parc de l’Ivindo ».

« Cette dé classification pour des intérêts économiques pourrait frapper tous les parcs nationaux du pays » a déclaré de son coté l’ONG Aventure sans frontière qui avec des ONG écologistes gabonaises suggèrent la construction du barrage hydroélectrique sur un autre site : les chutes de Tsengué-Lélédi au sud de Bélinga.
Ces chutes présentent l’avantage d’être situées hors du Parc de l’Ivindo. Une étude remontant aux années 1960, réalisée par Electricité de France, avait déjà retenu ce site.

Cependant « Le plus important handicap de ce site, c’est d’être situé à plus de 200 km de Bélinga », réplique le Ministre des Mines, très attaché à ce projet. Selon Onouviet, il faudra environ 1,2 milliard de dollars pour construire un barrage sur le site Tsengué-Lélédi et prévoir près de 435 millions de dollars pour l’acheminement de l’électricité vers la mine de fer de Bélinga. Pour lui, la construction du barrage sur Kongou coûtera seulement quelque 754 millions de dollars.

En septembre 2012, le Ministre gabonais de l’Industrie et des Mines a indiqué que «la nouvelle convention d’exploitation du gisement de fer de Bélinga, situé dans le nord-est, ne sera pas attribuée avant 2014 ».

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