La question des relations entre pygmées et leurs voisins bantous
La question des relations entre Pygmées et les voisins bantous a fait l’objet de nombreuses publications et débats (parfois houleux) au cours de Séminaires ou Conférences.
C’est aussi un sujet de débats dans la presse
C’est une question complexe et pour ce faire j’ai rassemblé quelques extraits d’articles ou de rapports
ci joint.
N’ayant pas pour ambition d’apporter ma propre vision sur ce sujet aussi complexe, je me contenterais, ci dessous, d’extraire de ces articles ou rapports quelques phrases remarquables.
« S’il existe un cadre général en Afrique centrale – on peut dire que tous les Pygmées d’Afrique Centrale vivent en interrelation avec d’autres ethnies – aucun terrain ne semble réellement typique… Dans ce contexte, le choix de la généralisation semble avoir été dominant ».
Céline Cholez,1999, « Autonomie culturelle et autonomisation de la culture : limites du regard anthropologique dans l’analyse des relations entre Pygmées et Grands Noirs. », Journal des anthropologues, 77-78
« Aux yeux des Fang, les Bakas apparaissent comme un « bien économique » car souvent dépossédés de tous leur droit humain. Ils sont la propriété d’une famille, d’un individu, voire d’un clan qui se passe pour leur maître … Il existe néanmoins aujourd’hui un autre type de contrat, plus assoupli, qui accorde aux Baka une légère autonomie ».
UNESCO-PRECED, 2003, Protection des Ressources Culturelles des Pygmées du Gabon et leur intégration dans le processus de développement, 23p.
« La nature de ces contacts, la longueur et l’impact sur ces interactions dans le passé, le présent et dans le futur ne varie pas seulement de groupe en groupe, mais aussi à l’intérieur même des bandes (familles) d’un même groupe …L’interaction en elle-même existe depuis longtemps…. Les chasseurs – cueilleurs perdent certains aspects de leur pouvoir économique et spirituel et deviennent ainsi de plus en plus dépendants de leurs voisins ». SCHMIDT- SOLTEAU Kai Dr., 2005, PSFE : Plan de Développement des Peuples Autochtones.
« L’esclavage affecte l’ensemble des « pygmées » au Gabon. Théoriquement, les pygmées du Gabon jouissent des mêmes droits que les autres citoyens, mais dans la pratique, ils sont victimes de discrimination et vivent dans une extrême pauvreté. Ils ne bénéficient pas des services publics ».
UNION AFRICAINE. Groupe de travail delà Commission africaine sur les populations/communautés autochtones, 2007, Visite de recherche et d’information en République du Gabon.
« Cette forme de relation équitable a commencé à se détériorer avec le temps. A partir du processus de sédentarisation, le rapport de réciprocité et d’interdépendance est passé à un rapport de subordination des populations de chasseurs cueilleurs ».
PAULIN Pascale (sous la dir.), 2009, Analyse de situation sous – régionale sur la problématique des « peuples autochtones » en Afrique centrale, UNICEF WCARO.
« Le niveau de discrimination et /ou d’exploitation à l’égard des différentes communautés baka de la région du Sud-Est varie. D’une communauté à l’autre….Bien que certaines communautés baka soient plus indépendantes, d’autres sont toujours, après des dizaines d’années, enfermées dans un cercle vicieux de soumission et d’asservissement à leurs voisins bantous »
PYHALA Aïli, 2012, Quel avenir pour les Baka ? Droits et moyens de subsistance pour les peuples autochtones dans le sud-est du Cameroun, Rapport IWGIA 13, 80p.
« De nombreuses études ont mis en évidence, sans ambigüité, que les Pygmées entretiennent depuis longtemps des relations complexes et fortes avec leurs voisins……S’il est indiscutable que les Pygmées souffrent de discrimination, il me semble cependant que le fait de se focaliser sur les effets induits au détriment de la compréhension du système relationnel nous enferme dans des modèles simplistes et statiques, ne permettant pas de comprendre les mécanismes précis à la base d’une telle asymétrie ».
ROBILLARD Marine, 2012, De la nécessité d’étudier les relations interethniques pour appréhender la dynamique du changement – le cas des Baka et des Fang-Mvé de Minvoul (Gabon) Journal des Africanistes 82 (1-2), 2012 : 137-165.
