Sédentarisation des pygmées

Les années 30 pourraient être considérées comme celles au cours desquelles le processus de sédentarisation des peuples autochtones pygmées du Gabon a été engagé.

Le texte de sédentarisation initiée par l’administration coloniale prendra effet à partir des années 50 et sera consacré en 1960 avec l’indépendance du Gabon.1

En raison des politiques de déplacement des populations mises en place à l’époque de la colonisation, la plupart des peuples de la forêt se retrouvent aujourd’hui au bord d’une route et sont confrontés à certains des problèmes familiers que rencontrent les Pygmées dans toute l’Afrique centrale.

Le système étatique ne leur convient pas; ils n’ont pas, dans la société gabonaise contemporaine, de place bien définie qui leur permette de s’intégrer sur un pied d’égalité et dans la dignité. Sous l’effet d’une politique de sédentarisation toujours plus agressive, ils deviennent de moins en moins autonomes et sont confrontés à toutes sortes de préjugés de la part des autres groupes du fait de la persistance de certains stéréotypes négatifs. Ils sont défavorisés pour l’accès aux ressources de base, comme les documents officiels, l’éducation, les services de santé et la justice. Bien que l’on entende rarement parler de violations des droits de l’homme à l’encontre des peuples de la forêt, ces violations existent bel et bien. Tous les gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays depuis son accession à l’indépendance ont assimilé le développement des peuples de la forêt à leur sédentarisation et à leur intégration dans le système étatique.2

Cette politique s’est traduite par un nombre limité de village pour chaque communauté pygmée.

Par exemple pour les baka ou fang/baka on dénombre 8 villages à proximité de Minvoul.

Pour les Bakoya on dénombre 11 villages multiethniques tel que celui d’Imbong qui regroupe des (Ba)Koya et des groupes bantouphones : Bongom, Kota, Kwele, Mwes et qui resulte d’un regroupement a eu lieu vers 1968 et a réuni à l’époque quatre villages :
– Baya, un village koya qui setrouvait sur la route, entre l’actuel Imbong et Ibéa
– Mitumbi/Mintombei, unvillage koya qui se trouvait à proximité de l’emplacement actuel,
-Mangombe, un village koya et
– Imbong3, un village mwesa qui se trouvait sur la route d’Ibéa

1. ODAMBO ADONE Léonard Fabrice, 2006, Les droits des peuples autochtones depuis l’indépendance du Gabon, Communication en séance plénière: 1er Congrès des Peuples Autochtones Francophones, Agadir.
2. ODAMBO ADONE Léonard, Fabrice, 2001, Droits des peuples autochtones en Afrique centrale, le Gabon vu de plus près, MINAPYGA
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