VIOLENCES

D’aprés les Rapports annuels du CIMI Conseil Indigéniste Missionnaire,
organe de la Conférence Nationale des Evêques du Brésil – CNBB en charge des questions indigènes
l’Etat du Mato Grosso do Sul détient 2 tristes records ceux:

ASSASSINATS DE LEADERS INDIENS
en 2016: 15 assassinats
parmi les assasinats les plus marquants ces dernières années …..

1983: TUPA-Y Marçall, Guarani-Kaiowa, (1920-1983), né dans une communauté du Mato Grosso du Sud. En 1963, il devient Capitao cacique nommé ou coopté par le SPI (Service de Protection des Indiens), de son village d’origine, une fonction qui consacre son influence autant apuré de sa communauté qu’auprès des fonctionnaires du SPI. Au début des années 1970 il quitte ses fonctions à la suite d’un conflit avec la FUNAI. Dans les luttes foncières inégales entre Guarani-kaiowa et éleveurs, il prend position pour sa communauté, entre alors dans le mouvement indien et est invité à plusieurs assemblées indiennes par des missionnaires du CINI. En novembre 1983, il refuse une offre de 5000 cruzeiros pour convaincre un groupe de Guarani d’abandonner leurs terres convoitées par une famille d’éleveurs. Il est assassiné par des hommes de main de cette famille.

2003: VERON Marco, ‘Là est toute ma vie, là se trouve mon âme. Si vous me privez de cette terre, vous me prenez ma vie.’ Marcos Veron L’assassinat du leader guarani Marcos Veron en 2003 fut un exemple tragique mais caractéristique de la violence à laquelle son peuple est confronté. Marcos Veron, âgé de 70 ans, était le leader de la communauté guarani-kaiowá de Takuára. Durant 50 ans, sa communauté a tenté de récupérer une petite partie de son territoire ancestral après qu’un riche Brésilien l’ait transformé en une immense ferme d’élevage. La majorité de la forêt qui recouvrait autrefois ce territoire a aujourd’hui disparu. En avril 1997, désespéré d’avoir vainement fait pression sur le gouvernement pendant des années, Marcos décida de retourner avec sa communauté sur les terres du ranch. Ils commencèrent à y reconstruire des maisons et à y planter des jardins. Mais le fermier qui avait occupé leurs terres porta plainte et un juge ordonna l’expulsion des Indiens.

2011: GOMEZ Nicio, Après l’assassine, de Nísio Gomes , des hommes de main brésiliens terrorisent des communautés indigènes avec la liste de leurs prochaines victimes parmi lesquelles figurent les chefs indiens les plus influents. A la solde de puissants propriétaires terriens de l’Etat du Mato Grosso do Sul, ces hommes de main font régner un climat de terreur pour déjouer toute tentative des Indiens guarani de retourner sur leur terre ancestrale. La tactique employée récemment dans l’assassinat de Nísio Gomes est pratiquement identique. Les tueurs encerclent les véhicules transportant les Guarani, les forcent à s’arrêter, les agressent verbalement et interrogent les passagers sur les noms qui figurent sur leur liste. ‘(message Survival )

2013: VILHALA Ambrosio, Le chef indien guarani et acteur de cinéma Ambrósio Vilhalva a été assassiné dimanche dernier, après avoir lutté pendant des décennies pour les droits territoriaux de sa tribu. En 2008 Ambrósio avait assisté à la première de ’La terre des hommes rouges’ au Festival du Film de Venise. Ambrósio aurait été poignardé dans sa communauté, Guyra Roka, dans l’Etat du Mato Grosso do Sul au Brésil. Il a été retrouvé mort dans sa maison, le corps lacéré de multiples coups de couteau. Il avait reçu de nombreuses menaces de mort ces derniers mois. Ambrósio était le personnage principal du film primé « La terre des hommes rouges », « Birdwatchers » titre en anglais, qui relate les luttes territoriales des Guarani. Il avait voyagé dans le monde entier pour dénoncer la situation dramatique de sa tribu et pousser le gouvernement brésilien à protéger les terres guarani.

2014: MARINALVA Manoel, Une chef indigène a été tué dans le centre-ouest du Brésil, après avoir fait campagne pour le retour des terres ancestrales de sa tribu. Marinalva Manoel, une Indienne Guarani de 27 ans, aurait été violée et poignardée à mort. Son corps a été retrouvé sur le bord d’une route samedi. Le mois dernier, Marinalva a parcouru plus de 1 000 km vers la capitale, Brasília, avec une délégation de dirigeants guarani, pour insister auprès des autorités pour qu’elles s’acquittent de leur devoir légal de rendre la terre aux Guarani avant que d’autres personnes soient tuées. Le Conseil Guarani, Aty Guasu, qui exprime les revendications des Indiens, a publié une lettre appelant les autorités à enquêter sur le meurtre, et proclamant: « Plus de morts guarani! » La lettre a détaillé toute une série de menaces de mort contre eux. Le corps de Marinalva était nu avec des dizaines de blessures par arme blanche.

SUICIDES DE GUARANI

30 suicides Guarani en 2016 au Mato Grosso do Sul sur 106 pour l’ensemble des peuples indiens du Brésil

Une tentative d’analyse des causes des suicides

« Ce peuple profondément spiritualiste a très mal réagit à la dépossession de ses terres ce qui c’est traduit par une vague de suicides unique en Amérique du sud.

Depuis 1986, plus de 517 Guaranis se sont donné la mort, le plus jeune n’ayant que 9 ans.

Les taux de suicide est de 145 pour 100.000, l’un des plus élevé au monde.

Les causes sont liées au manque d’appartenance ( aussi bien dans le monde des blancs, que dans celui des indiens), à un apartheid social , ils ne peuvent exercer leurs droits.

D’après la Fondation Nationale de la Santé- – FUNASA, 410 cas de suicides ont été notifiés de 2000 à 2008 et au cours du premier trimestre 2011, 15 cas ont été recensés.

La méthode la plus fréquemment utilisée est la pendaison et ce sont les hommes qui sont les plus nombreux même si les femmes les suivent de près et que l’on constate également des suicides d’enfants.

Le groupe affronte des problèmes qui sont la conséquence de disputes liées à la propriété des terres et des questions en lien avec la démarcation des territoires indigènes par le gouvernement.

La justice a du mal à définir la propriété de ces terres qui appartiennent, depuis parfois plus de deux générations, à des familles qui en possèdent les titres légaux. Mais ces terres sont également revendiquées par des Indiens qui possèdent des preuves de vestiges trouvés lors de fouilles réalisées sur celles-ci.

D’une manière générale, nous pouvons résumer ainsi les facteurs importants qui contribuent à la problématique indigène.

La proximité de la société capitaliste et la délimitation territoriale des réserves ont impliqué l’abandon de la vie nomade ou ont empêché la délocalisation des groupes, entraînant, par conséquent, la pollution de l’environnement où ils se trouvent, provoquant ainsi des maladies qui peuvent les conduire à la mort.

Une autre question importante est celle de l’imposition de nouvelles religions, qui leur fait perdre leurs références en désorganisant leur structure sociale et culturelle au point même de les conduire à des conflits – dans les deux sociétés – et de les pousser à s’adonner à l’alcoolisme et la prostitution.

D’autre part, l’imposition d’une autre culture, étrangère à la leur, que ce soit dans la manière de s’habiller et de se comporter, ou bien même à travers une nouvelle conception du travail (même si l’objectif poursuivi est leur éducation), leur fait courir le risque d’une dégradation (Ribeiro, 1996). »

Accès à l’intégralité de l’article : Sonia Grubits , 2012, Suicide chez les jeunes Guarani / Kaiowa du Mato Grosso do Sul

Attention : Pour voir la réalité en face : une photo choc de suicidés

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