Le Parc Amazonien de Guyane et les communautés autochtones

Le projet de création de ce Parc national a été initié en 1992 lors du Sommet de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement.

L’aire du Parc se situe dans le Sud de la Guyane et couvre environ trois millions d’hectares du domaine forestier guyanais estimé à près de huit millions d’hectares.

L’objectif initial du projet était la protection de l’environnement et en particulier la préservation de la biodiversité de cette partie de la Guyane.

Dès le démarrage du projet, l’objectif « naturaliste » s’est heurté non seulement à la logique économique liée à l’orpaillage, mais aussi aux logiques d’utilisation du sol pour les besoins de subsistance des communautés locales constituées essentiellement d’Amérindiens et de Noirs Marrons.

La cartographie rétrospective et comparative des propositions successives de zonage du Parc, ainsi que les enquêtes sur le terrain et les entretiens avec les acteurs du projet, permettent de mettre en évidence l’achoppement et la confrontation d’intérêts divergents exprimés tout au long du processus de création de ce Parc.

En assouplissant la fonction de préservation de la nature conférée aux Parcs nationaux notamment dans les zones périphériques auxquelles est proposé un rôle de « développement durable », la nouvelle loi sur les Parcs nationaux, adoptée par l’Assemblée nationale française en décembre 2005, a considérablement fait avancer le projet de Parc de la Guyane qui a finalement abouti en février 2007.

Dans le sillage de cette nouvelle loi, le Parc Amazonien de Guyane (PAG) est présenté non plus comme un outil de conservation/protection de la nature et de la biodiversité, mais comme un outil de protection de l’environnement et de développement ou d’accompagnement des populations dans leur développement.

L’aboutissement de ce projet parait tout à fait caractéristique de l’évolution récente de la conception occidentale de la nature et des aires protégées dans le contexte international des préoccupations sur la biodiversité et sur le développement durable.

La création du PAG fait suite à un très long processus (1992-2207), parsemé de plusieurs refus de projets qui n’obtenaient pas le consensus d’intérêts multiples et contradictoires : environnementalistes / conversationnistes, économiques ( liés à l’orpaillage), d’aménagement du territoire et d’équipements publics et celles des populations directement concernés : amérindiens, aluku, créoles

Ignorés au départ les amérindiens ont été progressivement associés aux réflexion sans que cependant soit pris en compte leurs difficultés à comprendre la complexité des enjeux, dû aux problèmes de langue en particulier

La revendication des villages wayana du haut maroni d’inclure ceux ci dans la zone cœur du PAG n’a pas été accepté en dépit d’une intance campagne au niveau du département ( le Collectif de soutien aux indiens du haut maroni) relayée au niveau international par les organisations environnementalistes et des défense des droits des Peuples autochtones.

×