Patrimoine culturel matériel et immatériel des Amérindiens de Guyane

L’affirmation identitaire des différents peuples amérindiens de Guyane s’exprime dans de nombreuses réalisations ou manifestations.

Nous citerons quelques exemples de ces évènements :

La construction de tekuchipan chez les Wayana

Depuis plusieurs années, le village de Taluen, sur haut-Maroni était privé de son tekuchipan, détruit par les flammes. Le tekuchipan est un élément d’exception du patrimoine bâti wayana. Ce carbet communautaire est un lieu incontournable de vie collective et d’échanges pour ceux qui s’y rassemblent. Il a aussi vocation à accueillir les hôtes du village. Plusieurs jeunes de Taluen souhaitaient voir renaitre ce bâtiment. A leurs yeux, l’importance de cette renaissance ne fait aucun doute : « Sans tekuchipan, un village n’est pas un véritable village wayana », explique Aïmawale Opoya, coordinateur socio-culturel au Parc national. Débutée en juillet 2009, la réhabilitation du tekuchipan de Taluen puis son inauguration le 20 décembre ont été des moments forts de l’année 2010.

La candidature pour l’inscription du maraké
au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO

Les Wayana et Apalaï, peuples caribes vivant au Brésil, au Surinam et en Guyane française, ont émis le souhait de continuer à pratiquer et à transmettre le maraké. Ce rite initiatique est un élément fondamental de leurs cultures et l’État a fait le choix de soutenir sa candidature à la liste de sauvegarde urgente du patrimoine immatériel de l’UNESCO dans le cadre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003).
Les Wayana et les Apalaï en coordination avec l’Association Tekuremai ont fait la démarche auprès du Ministère de la Culture, et de la Communication, instructeur du dossier, afin que l’État soit le porteur de cette demande auprès de l’Unesco. La DAC de la Guyane, le Parc amazonien de Guyane en collaboration avec Tekuremai, qui travaille dans le cadre de la diversité culturelle et linguistique des peuples caribes de l’intérieur de la Guyane, ont ensemble monté le dossier de candidature en accord avec les membres de ces deux sociétés caribes ainsi qu’avec un comité de pilotage scientifique, dans le but de rassembler les éléments constitutifs du dossier à présenter. Le dossier a été déposé à l’Unesco le 31 mars 2011 ; la décision finale est prévue pour novembre 2012. Afin d’assurer une gouvernance partagée, une instance locale, la commission wayana-apalai, a été mise en place.
Source : Association TEKUREMAI, Mataliwa, Eliane Camargo.

Sanpula-epekodonon à Pakalawali

La vitalité des cérémonie accompagnant le décès d’un membre d’une famille kali’na : omaganon (Veillée funéraire) et epekodonon (levée de deuil)

« Le vendredi 05 aout 2011 a eu lieu chez nous (à Pakalawali), la cérémonie de levée de deuil (epekodonon) de la famille Sommer. A cette occasion, on a pu voir cette famille réunie, certains de ses membres étaient venus de la Hollande pour honorer la mémoire de leurs défunts parents. Les retrouvailles étaient des plus chaleureuses. Toute la communauté de Pakalawali s’est retrouvée autour de la famille Sommer, pour se souvenir ensemble mais aussi pour fêter au travers de l’epekodonon, cette « renaissance », cette « purification ». Les communautés amérindiennes autour de Kamalakuli s’étaient également déplacées en masse. C’est après les différents discours des Chefs Coutumiers qui sont les garants de la tradition, que la soirée a véritablement commencé. Le groupe Ayawande qui joue du sanpula et qui a chanté toute la soirée, a véritablement et definitivement inscrit son nom dans le patrimoine culturel Kali’na. Père ne t’inquiète plus la relève est assurée! Quant aux anciens, c’est au premier chant du kolotoko qu’ils ont pris le relais, et toujours au top. Les frères Kayamare qu’on ne présente plus, ont parfaitement assuré quand est arrivé l’heure de la cérémonie de l’habillement ».
Source : Pakawakali.com

Les expositions de céramique kali’na
Du 7 septembre au 7 novembre 2011, à la Cité de la céramique de Sèvres

L’art céramique des Amérindiens kali’na de Guyane est un art de tradition amazonienne, par des manières de faire, des formes, des couleurs, un dessin et des symboles. Mais c’est aussi un art lié à la colonisation, caractérisé par une production pour l’autre, par le métissage et par une création originale. Aujourd’hui, c’est un art qui connaît un essor, entre modernité et tradition. 

La longue histoire des relations entre potières kali’na et Sèvres
. L’histoire des relations entre potières amérindiennes kali’na de Guyane et Sèvres est ancienne : la première céramique américaine entrée dans les collections, en 1823, est une coupelle kali’na, donnée par un peintre de la Manufacture, qui la détenait d’un officier de marine. 
L’histoire est contemporaine aussi : depuis la fin des années 1990, une collaboration s’est établie entre les potières kali’na et Sèvres, donnant lieu d’abord à une collecte de plus de quarante céramiques auprès des potières, puis à des publications, dont le premier ouvrage sur l’art céramique kali’na, paru en 2007.
Source : Texte de présentation de l’exposition -Musée de Sèvres

WAYAPI, MUSICIENS DANSEURS DU HAUT-OYAPOCK, GUYANE
Les musiciens danseurs wayapi du Haut Oyapock

Les Wayãpi, ou Wayampi, vivent entre la Guyane française et le Brésil, le long des fleuves Oyapock et Amapari. Leur langue fait partie de la famille Tupi, et compte environ 1 250 locuteurs. Elle est celle qui détient le plus fort taux de monolingues parmi les langues amérindiennes de Guyane. On estime par conséquent que sa transmission est encore bonne. Pourtant un certain nombre de menaces pèsent sur cette population, et l’Unesco a d’ailleurs inscrit en 2008 les expressions orales et graphiques des Wayãpi du Brésil sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. C’est donc un échantillon de la riche culture des Wayãpi de Guyane que le public pourra découvrir les 28 et 29 mai 2011 à la Maison des Cultures du Monde. Ces musiques et danses témoignent des liens qui unissent ce peuple à la forêt amazonienne, mais aussi au monde qui l’entoure. « De la séduction à la diplomatie internationale, en passant par les jeux politiques internes au village, les musiques wayãpi, dont certains répertoires sont immenses, peuvent se définir comme des actes d’échange ».
Source : Maison des cultures du monde

Les magasins GADEPAM
de valorisation des artisanats traditionnels amérindiens

L’association GADEPAM œuvre depuis 2002 pour la valorisation des plantes à usage traditionnel en Guyane. En novembre 2005 elle a ouvert la première boutique d’artisanat solidaire à Cayenne. Basée sur les principes du commerce équitable sa démarche vise à valoriser et commercialiser les produits naturels, artisanaux et traditionnels fabriqués en Guyane, dans le but de sauvegarder le patrimoine culturel associé. En août 2009, GADEPAM a ouvert sa deuxième boutique d’artisanat solidaire à Maripasoula. Cet espace tant voué à l’accueil des artisans, qu’à celui du public constitue un relais important entre l’intérieur et le littoral, toujours dans un souci d’une meilleure organisation de la commercialisation de l’artisanat traditionnel en Guyane.

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