Crise au sein des organisations autochtones amérindiennes représentatives

Les organisations amérindiennes de Guyane traversent la crise la plus grave depuis l’émergence du mouvement amérindiens au début des années 1980

Rappelons les différentes étapes de ce mouvement

• Décembre1981 : Création à Awala-Yalimapo de l’Association des Amérindiens de Guyane Emérillon-Palikour-Wayana-Wayãpi-Arawack Galibi (AAGF) par les Kalin’as. L’AAGF-EPWWAG avait pour but de défendre les intérêts majeurs des communautés amérindiennes de Guyane.

• Années 1980 : Pendant les années 1980, le mouvement amérindiens se limite à l’activité des leaders kali’na pour la plupart originaires des villages d’ Awala et de Yalimapo. Grâce à leurs négociation avec la Préfecture et le gouvernement français , ils obtiennent deux avancées significatives. Premièrement , le décret de 1987 autorise l’attribution, aux Amérindiens, de Zones de Droit d’Usage pour la chasse , la culture et la pêche et la concession ou cession collective des terres du domaine de l’État dont ils peuvent devenir propriétaires. Deuxièmement , la revendication d’autonomie des Amérindiens est partiellement satisfaire par la séparation de la commune de Mana à majorité créole, des deux villages kali’na d’Awala et de Yalimapo pour former une nouvelle collectivité territoriale, la commune d’Awala-Yalimapo

• Décembre1984 : L’Association des Amérindiens de Guyane Française (AAGF) organise le premier rassemblement des Amérindiens de Guyane à Awala-Yalimapo qui marque symboliquement l’entrée des peuples amérindiens dans l’espace politique du département.

• 1989 : Création de la commune amérindienne d’Awala-Yalimapo

• Années 1990 : Le mouvement amérindien bénéficie d’une reconnaissance locale, nationale et internationale. L’AAGF suscite la création de nombreuses associations de villages qui se réapproprient localement les revendications du mouvement amérindien, en particulier du point de vue foncier et culturel.

• 1992 : La FOAG (Fédération d’Organisations Amérindiennes de Guyane) qui remplace l’AAGF, fait désormais partie du paysage politique de la Guyane et a pour objectifs, outre des actions de reconnaissance des droits des Amérindiens de Guyane au niveau départemental et national, de représenter ceux-ci au niveau européen, au niveau du bassin amazonien (la FOAG deviens membre de la COICA, acronyme espagnol de la Confédération des organisations indigènes du bassin amazonien) et au niveau international.

• Juillet 1992/décembre 1996 : Félix Tiouka, Président puis Coordinateur général de la FOAG
• 1993 : Le Conseil des Chefs Coutumiers de Guyane (CCCG) est créé à Awala-Yalimapo. Elle est à l’origine de la Première rencontre des chefs coutumiers de Guyane en novembre 1993 à Awala- Yalimapo.

• Décembre 1993 : 1er Congrès de la FOAG à Awala-Yalimapo.

• En décembre 1996, la FOAG a organisé son 2eme Congrès à Awala-Yalimapo. Un des chapitres de la résolution finale de ce Congrès portait sur l’importance de la revitalisation et de la consolidation de l’exercice de l’autorité coutumière dans les communautés amérindiennes de Guyane.

• Décembre 1996/avril 2001 : Jocelyn Thérèse, Coordinateur général
• En avril 2001, la FOAG a réalisé son 3 eme Congrès à Mana. Dans l’objectif d’être en cohérence avec le langage international, le terme Amérindien a été officiellement remplacé par celui d’Autochtone à l’issue de ce Congrès. Un des principaux instruments traitant de la problématique autochtone à l’échelle internationale étant (en cours d’élaboration et de négociation à l’époque) la Déclaration de l’Organisations des Nations Unies (ONU) sur les droits des peuples autochtones adoptée par l’assemblée générale de l’ONU en septembre 2007.

• . Avril 2001: Ghislaine Kilinan, Coordinatrice générale qui démissionne en février 2002.

• Février 2002 : Jean-Aubéric Charles devient Coordinateur général par intérim poste qu’il gardera pendant 10 années
• Projet de création par la FOAG d’un Haut Conseil Coutumier (HCC) qui n’abouti pas pour des raisons obscures. À sa place les dirigeants de la FOAG ressortent une vieille association : le Conseil des Chefs Coutumier de Guyane (CCCG)

• Décembre 2001 : Organisation par les maires amérindiens d’Awala-Yalimapo et Camopi des 1er et 2e Forums des élus autochtones de Guyane.

Décembre 2001: Création de l’Association «Villages de Guyane» à l’initiative de Brigitte Wyngaarde, cheffe coutumière de Balaté, elle regroupe seize chef(fe)(s) coutumier(e)(s) du littoral et de la forêt.
• Janvier 2005 : Atelier à Twenké de formation de leaders et négociateurs autochtones.

• En juillet 2010, la FOAG a organisé son 4eme Congrès à Kourou. L’ingérence et le manque de transparence du Coordinateur général sortant sont vivement été critiqués par les participants au Congrès. Florencine Édouard est élue Coordinatrice générale .

• Juillet 2010 / Janvier 2011 : Florencine Edouard, Coordinatrice générale de la FOAG.
• Février 2011 : Faisant suite à une tentative des anciens dirigeant de la FOAG d’organiser à Awala-Yalimapo un 5eme Congrès, 6 mois après le dernier Congrès, un groupe de membres de la FOAG décide la dissolution de la FOA et la création de l’ONAG (Organisation des nations améridiennes de Guyane) dont la coordinatrice générale est Florencine Edouard

« Il était devenu urgent de créer une nouvelle organisation car la FOAG n’avait plus aucune crédibilité, ni auprès des représentants de l’État, ni auprès des Présidents d’associations, leaders et Chefs Coutumiers des Six Nations Amérindiennes de Guyane. Après 10 années de gouvernance par un seul homme et une présence quasi « fantôme » sur les grands problèmes que rencontrent nos Nations, ici en Guyane, la FOAG avait déjà opéré un grand changement, en juillet dernier, en élisant une nouvelle Coordinatrice Générale en la personne de Florencine Edouard. Mais, sur le terrain et face aux réticences des gens sur l’entité FOAG, il fallait innover et proposer une nouvelle organisation repartant sur des bases saines et solides. C’est ainsi qu’après plusieurs débats et propositions internes, est née l’ONAG ! » ( Source :Oka mag actualité)

• Mars 2011 La Fédération des Organisations Autochtones de Guyane réaffirme son existence et sa légitimité et élit un nouveau Coordinateur général Laurent Yawalou (Wayapi, Trois- Sauts) et 4 Coordinateurs délégués : Jocelyn Thérèse (Kali’na, Awala) Anne-Marie Chambrier (Lokono, Ste Rose de Lima) Charles Jean-Aubéric (Kali’na, Kourou) Jean-Philippe Chambrier (Lokono, Ste Rose de Lima)

Il existe donc à ce jour 2 organisations en concurrence au niveau du département
pour défendre les intêrets des amérindiens de Guyane

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