Le conflit à Loliondo

Historique

• 1959 : Création du Loliondo Game Controlled Area (LGCA), réserve de chasse créée au titre de la Fauna Conservation Ordinance, Section 302, permettant aux autorités coloniales d’affecter des territoires a la conservation de la faune, accompagné d’un accord compensatoire (compensatory agreement) avec les maasaï, les autorisant à pâturer dans le LGCA.

• 1993 : OBC (The Ortello Business Company’s - OBC) une société de chasse sportive des Émirat Arabe unis (UAE), disposant de liens étroits avec famille royale de Dubaï ainsi qu’avec les militaires de cet État, engage des négociations avec le gouvernement tanzanien en vue de disposer d’un territoire pour organiser des chasses sportives. Les maasaï vivant dans le territoire concerné ne sont nullement associés à cette négociation. Celle ci se concrétise par un Décret présidentiel sur un bail à long terme comportant des conditions extrêmement favorables sur un territoire de 4. 000 km2, le Loliondo Game Controlled Area (LGCA).

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• 2000 (janvier) : LGCA : OBC obtient un renouvellement de son permis de chasse de 5 années, permis obtenu, de nouveau, sans le consentement des maasaï.

• 2009 (31 décembre) : LGCA : Officiellement la licence de chasse pour OBC doit expirer.

• 2013 (13 février) : LGCA : le gouvernement tanzanien annonce qu’il souhaite réserver 1.500 km2 (dénommé Wildlife Corridor) sur les 4. 000 du LGCA pour l’usage exclusif des chasses organisées par OBC. Ceci nécessite le déplacement de 30 à 40000 maasaï et affecte, en plus, des dizaines de milliers pendant la saison sèche.
Le gouvernement propose aux maasaï une compensation de 1000 millions de shillings tanzanien (environ 10 euros par personne), sachant que cette somme ne leur serait pas directement reversée, mais investie dans des projets de "développement économique".

• 2015 : (13 février) : nouvel incendie, par des rangers du PNS de 114 habitations maasaï (bomas) dans 3 villages maasaï (Arash, Loosoito and Maaaloni ) du Wildlife Corridor affectant plus de 3000 résidents.

 


Photo Cultural Survival

• 2015 (12 mars). Le Parlement européen adopte une résolution condamnant fermement la pratique de spoliation des terres en Tanzanie. Un communiqué de presse a été punlié, indiquant que les membres du Parlement condamnent fermement le « déplacement illicite des communautés rurales locales, la destruction de leurs villages et mode de vie traditionnel, et la violation de leurs droits humains fondamentaux ».

Les députés ont exhorté le gouvernement tanzanien d'appliquer immédiatement les Directives volontaires sur la gouvernance responsable des régîmes fonciers (Voluntary Guidelines on the Responsible Governance of Tenure - VGGT) de l’Organisation des Nation Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).

Ils ont également demandé à la Commission européenne de veiller à l'alignement de ses directives sur la politique des terre avec le VGGT, et de faire un rapport au Parlement sur les dépenses des programmes de l'UE liés à la gouvernance foncière, afin de s’assurer que ces programmes promeuvent les droits humains.

 

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