Impitoyable exploitation forestière, le Sarawak plus gros exportateur de bois tropical du monde.

An Sarawak, la forêt couvre 76% de la superficie totale de l’Etat (à titre de comparaison il est de 25 % pour la France) et 18% pour la forêt tropicale humide.
Les opérations d’abattage massif d’arbres ont commencés au Sarawak en 1963.
De 1963 à 1986 un total de 2,8 millions d’hectares ont été déboisés soit 30% des 9,5 millions d’hectares de la zone forestière.

La déforestation annuelle s’élève à 0,65% de la surface forestière soit
2 fois plus que la moyenne des pays de l’Asie du sud est
qui sont les pays ou la déforestation est la plus rapide.

D’après les études, il devrait n’être produit qu’environ 10 millions de m3 de bois par an, pour assurer une exploitation durable, hors la production annuelle de bois, déclarée, est aux alentour de 16 à 20 millions de m3.

En 1991, le rapport de la Banque mondiale estimait que le taux d’exploitation était au Sarawak 4 fois supérieur au taux nécessaire à un bon renouvellement. Depuis le taux a baisé mais reste encore le plus élevé au monde !

Conséquence de cette surexploitation : les eaux des fleuves charrient d’importantes quantités de limon, la pollution tue les poissons et le rare gibier s’enfuit plus profondément dans les zones restées intactes, tout ceci au détriment des populations locales autochtones.

Dés 1987, les communautés autochtones les plus touchées : Penan, Kayan, Kenyah, Kélabit, ont commencé à s’opposer à cette surexploitation en érigeant des barricades (blockades) sur les routes d’exploitation forestières.
Leurs revendications étaient:

– une reconnaissance de leurs droits coutumiers sur leurs territoires,
– des compensations financières aux pertes des moyens de subsistances et
– un classement des territoires en réserves forestières communales.

La réponse des autorités a été des rétorsions policières, des arrestations, des procès pour environ 500 personnes.

L’Ordonnance sur les forêts, a été amendé en urgence de façon à criminaliser les actions de protestation et à les rendre susceptibles d’arrestations et de peines de prisons allant jusqu’à 2 années et des amendes de 6 000 $.

En dépit de ces menaces les actions se sont poursuivies sur le terrain local et se sont multipliées au niveau international (Fond Bruno Manser, Survival international etc)

Plusieurs organisations autochtones se sont crées dont l’Association des Penan du Sarawak et le Sahabat Alam Malaysia qui est parvenu à transmettre une documentation, publiée en dehors de la Malaisie, au Groupe de travail des Nations Unies sur les peuples autochtones à Genève.

En 1992, une conférence de l’International Alliance of Indigenous and Tribal Peoples of Tropical Forests / Alliance Internationale des Peuples Indigènes et Tribaux des Forêts Tropicales AIPITFT ‐ s’est tenu à PENANG (Péninsule malaise) en soutien aux Dayaks.

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