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À la demande des ONG : La Voix des Jumma et l'International Jumma Voice, le GITPA diffuse cette information .
BENGLADESH
Le pouvoir veut réduire au silence
le peuple des Chittagong Hills Tracts

Marma, photo Jerry Allen
Selon une nouvelle directive du gouvernement du Bangladesh, les autochtones des Chittagong Hills Tracts (CHT) n’ont pas le droit de parler aux étrangers sans la présence des forces de sécurité. Les « étrangers » comprennent aussi bien les peuples de leur propre pays que les gens de l’extérieur. Il est maintenant très difficile à ceux-ci d’entrer dans ces collines alors que la région a un besoin urgent de touristes et de travailleurs sur les projets de développement.
Cette interdiction raciste a pour but d‘empêcher que le peuple des Chittagong dise au monde ce qu’il s’y passe. La région a beaucoup de problèmes mais le ministère de l’Intérieur bangladais pense que le besoin le plus urgent est de stopper toute communication.
Cette situation absurde signifie qu’un visiteur dans les CHT, cherchant son chemin ou voulant acheter quelque chose, doit savoir à quelle ethnie appartient la personne à qui il parle. Je suppose que cela veut dire qu’un(e) autochtone marié(e) à un(e) étranger(e) doit avoir un policier qui le chaperonne dans sa chambre à coucher.
Le gouvernement ne veut-il pas que le monde extérieur sache ce qu’il en est dans les CHT ?
Sans leur consultation, les terres sont continuellement prises aux autochtones pour les transformer en plantations, en ressource touristique ou pour y établir des gens venus d’autres régions du Bangladesh.
Le gouvernement continue de piétiner l’application de l’ Accord de paix de 1997 dont le but était de créer des mécanismes de résolution des conflits fonciers.
Les projets de développement continuent d’être entravés bien que moins de 2% de la population des collines complètent leur école secondaire (chiffres du programme de développement des Nations Unies) et que l’accès aux soins médicaux est très faible.
L’armée, principalement la Garde frontière du Bangladesh, continue d’accroître la saisie de terres, son pouvoir, son influence et sa richesse dans la région.
Pourquoi y a-t-il urgence à couper l’information maintenant ? Après tout, ces questions se posent depuis des années.
Violences sur des femmes et des petites filles

Photo: International Jumma voice
En 2014, 117 femmes autochtones, dont 57% étaient des enfants, ont été victimes d’abus sexuels et d’attaques physiques. Vingt et une furent violées ou violées en réunion, sept tuées après le viol, cinquante-cinq physiquement agressées, vingt et une victimes d’une tentative de viol et onze kidnappées ou victimes d’une tentative de kidnapping. Ces nombres augmentent fortement année après année. Ces attaques se produisent fréquemment au cours de disputes pour la terre entre autochtones et colons mais elles n’ont jamais donné suite à condamnations. Les familles des victimes connaissent souvent le coupable présumé. Quand l’agression est rapportée, la police essaye souvent de cacher les faits en offrant de payer la famille de la victime. Les médecins sont maintenant l’objet de pressions de la part des autorités pour ne pas déclarer les viols mais déclarer qu’ « il n’y pas eu viol ».
Un échantillonnage de récents incidents :
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