2 informations relatives aux Grands barrages
1 / Les projets de Grands barrages contestés par une coalition
de 300 organisations de la société civile
Dans un manifeste mondial, une coalition de 300 organisations de la société civile issues de 53 pays ont appelé les gouvernements et les financiers participant à la Conférence sur le climat à Paris à ne pas inclure les grands barrages hydroélectriques dans les initiatives pour le climat telles que le Mécanisme pour un développement propre (MDP), le Fonds d’investissement climatique de la Banque mondiale, et les obligations vertes.
Les grandes installations hydroélectriques :
- émettent des quantités massives de méthane,
- rendent les systèmes hydrologiques et énergétiques plus vulnérables au changement climatique, et
- causent des dommages importants aux écosystèmes et communautés locales fragiles.
Les inclure dans les initiatives pour le climat évince le soutien de vraies solutions telles que les énergies éolienne et solaire qui sont devenues facilement accessibles, peuvent être mises à disposition plus rapidement que les grands barrages et ont un plus faible impact social et environnemental.

Contexte :
Les projets de grands barrages ont été propagés comme étant une source « propre et écologique » d’énergie électrique par les institutions financières internationales, les gouvernements et d’autres acteurs. Ils bénéficient de manière importante des instruments de lutte contre le changement climatique, comprenant les crédits carbone du Mécanisme pour un développement propre (MDP), les crédits du Fonds d’investissement climatique de la Banque mondiale, les conditions financières spéciales accordées par les agences de crédit à l’exportation, les obligations vertes.
L’industrie des barrages prône leur financement par le Fonds vert pour le climat , et de nombreux gouvernements en font le promotion en tant que réponse au changement climatique et les encouragent avec des projets nationaux. Par exemple, au moins 12 Etats dotés de grands secteurs hydroélectriques ont inclus une augmentation de la production hydroélectrique dans leurs rapports sur leurs contributions nationales (INDC). Leur soutien par les initiatives climatiques explique en grande partie pourquoi plus de 3700 barrages hydroélectriques sont en ce moment en projet ou en construction dans le monde.
Source : Communiqué de presse du 3/12/2015 : Asia Indigenous Peoples Pact (AIPP), Interamerican Association for Environmental Defense (AIDA), International Rivers, South Asia Network on Dams, Rivers and People (SANDRP)
Diffusé par IWGIA, traduit pour le GITPA par Véronique Hahn de Bykhovetz
2/ Victoire pour les communautés du Sarawak
après la suspension d'un projet de barrage

Photos Fond Bruno Manser
Le gouvernement du Sarawak a élaboré des plans prévoyant jusqu’à 50 barrages hydroélectriques, sans se préoccuper de la population. Le potentiel électrique de ces ouvrages atteint quelque 20’000 Mégawatts. À l’heure actuelle, les entreprises électriques malaises Sarawak Energy travaillent à la réalisation des 12 premiers édifices. En 2011, le barrage de Bakun, qui produit 2’400 mégawatts, a été branché au réseau. C’est un des plus grands barrages d’Asie.
Le barrage de Murum devrait bientôt également livrer 944 mégawatts. Et pourtant, la demande actuelle de courant au Sarawak dépasse à peine 1’500 mégawatts. Les barrages ont pour but de lancer un immense programme d’industrialisation, dénommé SCORE (Sarawak Corridor of Renewable Energy). Le gouvernement rêve de projets industriels pharaoniques comme des usines d’aluminium, connues pour leur grande nocivité.
D’ici 2030, 105 milliards de dollars US devraient être investis dans SCORE, en faisant le projet énergétique le plus ambitieux et le plus onéreux de tout le sud-est asiatique.
La résistance s’organise
Le barrage de Baram, planifié dans le nord du Sarawak, submergerait plus de 400 km2 de forêt pluviale et entraînerait le déplacement de 20’000 autochtones: la zone centrale des Penan Selungo pourrait aussi bientôt se retrouver sous l’eau. Pourtant, la résistance s’organise: les populations concernées par les barrages des différentes régions du Sarawak ont fondé fin 2011 l’association Save Sarawak Rivers Network (SAVE Rivers). Avec le soutien du Bruno Manser Fonds, le regroupement lutte depuis lors infatigablement pour le respect des droits reconnus au niveau international des populations concernées ainsi que pour la protection des forêts pluviales contre les grands projets
Premiers succès
Le gouvernement du Sarawak se montre dépassé par la résistance inattendue dans la région du Baram. Des centaines d’autochtones se sont mobilisés pour mettre en place des barricades et des protestations. Par leurs actions, ils défient infatigablement le gouvernement et Sarawak Energy. La résistance bien organisée a déjà permis de faire reporter les travaux de planification du barrage sur le Baram.
Source:
Fond Bruno Manser