Un projet de loi de "développement forestier" du gouvernement chilien a pour objectifs de :
- réduire les territoires des communautés autochtones mapuches;
- les amener à abandonner leur mode de vie et leurs coutumes;
- en faire des salariés de grandes entreprises d’exploitation forestière.

Depuis toujours, les rapports entre les communautés autochtones mapuches et l'industrie forestière ont été marqués par les conflits, surtout du fait de la pénétration de l'industrie forestière dans des terres revendiquées par les communautés mapuches et de son impact sur l'habitat de cette population.

Trois groupes d'entreprises monopolisent le marché forestier au Chili : Forestal Arauco, Compañía Manufacturera de Papeles y Cartones (CMPC) et MASISA. Les plantations forestières de ces grandes entreprises occupent 1 715 910 hectares (chiffres de 2007), situés surtout dans les régions de Biobío, Araucanía, Los Ríos et Los Lagos, où les propriétés forestières dans ce territoire ancestral mapuche sont trois fois plus étendues que les terres autochtones mapuches reconnues par l'État.

Le projet de loi Fomento Forestal

À l'heure actuelle, le projet de loi de Fomento Forestal, vise à intégrer les petits producteurs dans l'industrie forestière en affectant des fonds pour amener les paysans autochtones et non autochtones à adopter une nouvelle forme de production afin qu'ils finissent par cultiver pour la grande industrie, celle-ci achetant leur production à un prix par elle-même fixé.

Cette progression de l'industrie forestière finit par coloniser le territoire et oblige les communautés mapuche et les petits propriétaires à abandonner leur mode de vie et leurs coutumes, les forçant à créer des micro-entreprises forestières ou à travailler comme salariés pour les grandes entreprises.

La réaction des communautés mapuches : les occupations de terres autochtones contrôlées par des entreprises forestières

Face à une loi dont l'objectif est de réduire leurs territoires, à l'existence de procédures de réclamation qui ont sapé leur foi dans les institutions d'État et de mécanismes de résolution des conflits qui se sont avérés inefficaces, les communautés – qui n'ont jamais disposé de mécanismes institutionnels efficaces pour la sauvegarde de leurs droits – ont recouru à la « prise » de parcelles pour exprimer leurs revendications territoriales et rendre visible leur situation d'exclusion et de privation de droits. Les cas d'occupation de terres autochtones mapuches contrôlées par des entreprises forestières et actuellement en litige sont nombreux.

Extrait et adapté du document de travail “Pueblo mapuche y recursos forestales en Chile: devastación y conservación en un contexto de globalización económica”, José Aylwin, Nancy Yáñez, Rubén Sánchez ; Observatorio Ciudadano IWGIA, http://www.observatorio.cl/sites/default/files/biblioteca 
/pueblo_mapuche_y_recursos_forestales_en_chile_devastacion 
_y_conservacion_en_un_contexto_de_globalizacion_economica.pdf.
Source : World Rainforest Movement (WRM)

 

Lire le document complet du WRM
Accès aux informations sur les mapuches dans le site du GITPA