Des orpailleurs clandestins accusés du massacre d’une tribu indienne au Venezuela

Les Yanomami du Venezuela dénoncent la disparition de 80 des leurs dans une attaque menée en hélicoptère par des chercheurs d’or brésiliens. Les autorités semblent dépassées par ces orpailleurs de plus en plus puissants

Les Yanomami vivent dans les forêts amazoniennes, au sud du Venezuela et nord du Brésil, depuis 20 000 ans.
Ils sont regroupés en communauté (60 à 70 par peuple) dans une maison construite en rond : le shabono, toujours situé près d'un fleuve.
Des survivants du masacre de Hximu, en 1993, portent les urnes contenant les cendres de leurs parents. Les orpailleurs avaient tué 16 Yanomami lors de l'attaque.

C’est dans les premiers jours de juillet, probablement le 5, que les Yanomami ont à nouveau entendu le «tokotoko» des pales d’hélicoptère au-dessus de leur territoire, dans l’Amazonie du sud du Venezuela. Les garimpeiros (orpailleurs) revenaient à Irotatheri. Les Brésiliens, qui avaient tenté d’enlever et de violer plusieurs femmes quelques jours plus tôt, avant que la tribu réussisse à les libérer, n’avaient donc pas abandonné la zone.

La suite, selon les rares témoignages, fut une série d’explosions et de tirs. Quand, plus tard, trois chasseurs d’une tribu voisine parvinrent enfin à l’emplacement du hameau, ils ne trouvèrent que des corps calcinés et les cendres du shapono, la vaste maison commune circulaire. Plus loin, sur le chemin du retour, trois rescapés qui se cachaient dans la forêt leur ont demandé de porter la nouvelle au-dehors; eux-mêmes devaient rester pour s’occuper de leurs morts.

Il a fallu des semaines pour que les visiteurs, qui se trouvaient à dix jours de marche de la ville la plus proche, réussissent à contacter des dirigeants de l’ethnie et que ceux-ci fassent enfin parvenir la dénonciation aux autorités. «Nous savons qu’environ 80 personnes vivaient dans la communauté, a expliqué mardi à la presse Luis Shatiwë, secrétaire de l’organisation Horonami, qui fédère les Yanomami. Mais nous ne savons pas si toutes ont été assassinées.» Il maintient l’espérance qu’une majorité des habitants aient réussi à se réfugier sous le couvert de la forêt, à l’image des trois seuls témoins rencontrés.

Les Indiens de cette région du Haut-Orénoque ont appris à redouter les garimpeiros, ces chercheurs d’or clandestins venus du Brésil voisin, depuis la fin des années 1980. Ils avaient alors «subi l’invasion de 40 000 orpailleurs, selon l’association Survival International. En l’espace de sept ans, 20% de la population yanomami avait disparu.» Les autochtones étaient victimes de nouvelles maladies, mais aussi de meurtres, comme lors de la tuerie de 16 Indiens en 1993

Des organisations indigènes ont demandé lundi aux autorités vénézuéliennes qu'elles poursuivent leur enquête sur le massacre . Dans un communiqué, la Coordination des organisations indigènes de l'Amazonas (COIAM) a affirmé que les enquêteurs envoyés sur place par le gouvernement - qui a déclaré cette fin de semaine n'avoir trouvé aucune preuve de massacre - "ne sont pas arrivés" jusqu'à au village de Irothateri, lieu présumé de l'agression.

C'est "la raison pour laquelle on n'a pas trouvé de preuve démontrant le massacre présumé", poursuit le communiqué. "Nous demandons que l'on poursuive les investigations sur les faits dénoncés jusqu'à arriver au village de Irotatheri", situé dans un secteur de jungle isolé de l'Etat d'Amazonas, frontalier avec le Brésil, "ce qui permettra de déterminer avec exactitude ce qu'il s'est passé", ajoute le communiqué.

Le gouvernement vénézuélien a annoncé qu'une commission d'enquête dépêchée dans le sud amazonien n'avait pu recueillir de preuves sur la réalité du massacre. "Le bilan des visites que nous avons réalisées est que nous n'avons trouvé aucune preuve de décès d'indiens yanomami", a déclaré la Ministre des Peuples indigènes Nicia Maldonado, citée par l'agence AVN. En outre, a-t-elle ajouté, les autorités locales n'ont pu trouver la trace de maisons incendiées, comme le dénonçait HOY. L'Horonami Organisation Yanomami a dénoncé le 29 août le massacre le 5 juillet d'environ 80 Indiens de l'ethnie Yanomami par des "garimpeiros" (mineurs clandestins brésiliens) qui auraient incendié un bâtiment traditionnel abritant alors les victimes.

Le GITPA a reçu les 2 DÉCLARATIONS ci jointes en provenance d' organisations autochtones du Venezuela.

- Déclaration des organisations indigènes de l'état de l'Amazonas sur le nouveau massacre d'indien Yanomami de la communauté Irotatheri par des orpailleurs brésiliens illégaux
- Déclaration de la Coordinacion de Organizaciones indigenas de Amazonas (COAIM), Horonami organizacion Yanomami et Consejo nacional indio de Venezuela.

Le GITPA se charge de les :
- remettre en France aux Ambassades du Brésil et du Venezuela ;
- transmettre : à Bruxelles (représentations du Brésil et du Venezuela auprès de l’Union européenne) et à Genève (représentations du Brésil et du Venezuela auprès de la Commission des droits de l’homme des Nations unies).

Par ailleurs la PETITION ci jointe peux être envoyée par les destinataires de ce courriel aux adresses ci dessous:

Ambassade du Venezuela: [email protected]
Ambassade du Brésil: [email protected]