L’Assemblée Mondiale Amazigh (AMA) et le Congrès Mondial Amazigh (CMA) condamnent les attaques perpétrées contre les Amazigh du Mzab en Algérie

Ait-Isjen, l'une des 7 localités du M'zab
Contexte
Ait-M’zab, la communauté Mozabite est une des composantes du peuple Amazigh installée depuis plusieurs siècles dans son territoire historique de la vallée de la rivière M’zab, à quelques 600 km au sud d’Alger. Cette communauté forte d’environ 300.000 membres, généralement de confession musulmane, de rite Ibadite (rite très minoritaire en Algérie), est très attachée à son particularisme religieux et à ses traditions ancestrales. Les Ait M’zab vivent de l’artisanat, du commerce et de l’agriculture vivrière pratiquée dans les oasis. Selon le découpage administratif algérien, le M’zab forme une Wilaya (Département ou Province) dont la capitale est Taghardayt (Ghardaya en arabe). Des tribus arabes nomades appelées Chaamba qui vivent du pastoralisme, ont pendant longtemps utilisé les territoires du M’zab pour faire paître leurs troupeaux. Progressivement, une partie de ces tribus s’est sédentarisée en fondant la localité de Metlili, devenue un centre urbain peuplé aujourd’hui d’environ 40.000 habitants mais les Chaamba se sont également installés dans et/ou en périphérie des villes Mozabites. Les Chaamba sont des Arabes descendants des Bani-Suleym, musulmans sunnites, de rite Malékite (rite très majoritaire et officiel en Algérie) et possèdent des pratiques culturelles et sociales propres.
En conséquence, les communautés Chaamba et Mozabite différent sur les plans religieux, linguistique, culturel, sociologique et dans leurs modes de vie.
De violents conflits
Après une longue période de vie plus ou moins paisible, caractérisée par de nombreux échanges commerciaux entre les deux communautés, des conflits violents sont apparus entre les Arabes Chaamba et les Mozabites durant les 30 dernières années et particulièrement au cours de la dernière décennie, faisant des morts, des centaines de blessés et des destructions de biens considérables subis en grande majorité par la communauté Mozabite. Les violences ont connu leur paroxysme en 2013 puisque d’intenses affrontements ont eu lieu tout au long de cette année. D’après les journalistes qui se sont rendus sur les lieux, mais aussi selon de nombreux témoignages de citoyens et des défenseurs des droits de l’homme, il ne fait aucun de doute que les agresseurs sont les Arabes Chaamba encouragés et appuyés par la police algérienne. Les Mozabites n’ayant fait qu’essayer de se défendre et de se protéger. La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a dénoncé dans un communiqué en date du 29 décembre 2013 « l’attitude raciste » des services de police qui se sont rangés derrière la communauté Chaamba pour s’attaquer à la communauté Mozabite ».
L’accaparement des terres collectives
Par ailleurs, les autorités algériennes s’accaparent depuis plusieurs années, des terres collectives des autochtones Mozabites et parfois confisquent même leurs terrains privés pour les attribuer à la communauté Chaamba ou pour construire des logements sociaux destinés aux Arabes Chaamba ou venus d’autres régions d’Algérie. C’est ce qu’affirme le défenseur des droits de l’Homme Kamel Fekhar, qui dénonce « la spoliation des terres des Mozabites » et qui constate que « maintenant, des quartiers arabes entiers sont construits sur des terres mozabites »
Les déclarations des organisations Amazigh.
Les 1er janvier et 21janvier respectivement pour le CMA et AMA ont dénoncés avec force les crimes et les agressions dont a été victime la communauté Mozabite, les discriminations et les atteintes aux droits des Mozabites et exige du gouvernement algérien un certains nombres de mesures.
Déclaration du Congrès Mondial Amazigh (CMA)
Déclaration de l’Assemblée Mondiale Amazigh (AMA)