Au nom d’une approche « sanctuarisée » de la conservation de la nature
Le Gouvernement du Kenya cherche à évincer les habitants autochtones Sengwer de la forêt d’Embobut, leurs terres ancestrales, en incendiant leurs maisons
Appel Urgent contre l’évacuation forcée des communautés autochtones

Nous sommes profondément interpellés par l’imminence d’évacuations forcées qui menacent le mode de vie et l’habitat en forêt de 6 à 7000 personnes issues de populations autochtones ainsi que d’autres populations de la Forêt d’Embobut située dans les Monts de Cherangany (Comté d’Elgeyo Marakwet, Kenya).
Depuis longtemps, le Gouvernement cherche à évincer les habitants autochtones d’Embobut de leurs terres ancestrales en incendiant leurs maisons.
Il le fait au nom de l’approche « sanctuarisée » de la conservation qui consiste à exclure les populations locales de leurs terres.
Ainsi que le reconnaît l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) et les autres principales agences de conservation, une telle approche ne fait qu’aggraver la crise environnementale en cours avec à la clé un désastre en matière de droits de l’homme.
Le nouveau Président, Uluru Kenyatta, était venu en novembre 2013 avec la promesse d’une contrepartie financière à leur éviction. Cependant, maintenant que les choses se sont clarifiées, les premiers concernés se refusent à partir d’autant plus que la menace d’évacuation s’est depuis précisée.
Nous en appelons au Gouvernement et au Parlement du Kenya ainsi qu’à tous ceux en charge de la protection des droits fondamentaux de telles communautés, afin qu’ils s’opposent à la menace d’évacuation forcée qui pèse sur les communautés autochtones et les autres populations résidant à Embobut.
En effet, celle-ci serait exécutée en violation de leurs droits de l’homme et du Droit International. Conformément à la Constitution du Kenya de 2010 (Article 63) et au Droit International, les autochtones Senguru/Cherangany ont le droit de ne pas être déplacés de leurs terres ancestrales à moins qu’ils n’aient donné leur Consentement libre, préalable et en connaissance de cause.
Nous en appelons au Gouvernement du Kenya pour qu’il mette un terme à ces menaces d’évictions illégales et aussi pour qu’il dialogue avec les résidents d’Embobut et résolve les deux points de désaccords suivants, à savoir :
1- que les arrivants de fraîche date et tous ceux désireux d’aller ailleurs aient tout le soutien nécessaire pour ce faire ;
2- que le droit des personnes à vivre et à prendre soin de – sur - leurs terres ancestrales, soit respecté.
Texte traduit pour le GITPA par Xavier Peron,
membre du réseau des experts du GITPA pour l’Afrique
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