2/2015

LE COURRIER INTERNATIONAL SEMESTRIEL
DES PEUPLES AUTOCHTONES
gitpa.org



Au cours du 1er semestre 2015 , le GITPA a :




ACTUALITÉS DES PUBLICATIONS



CETIM, 2015, Droit à la Terre, 102p;

La question du droit à la terre est un enjeu fondamental de notre temps, non seulement pour les paysans mais également pour toute l'humanité, à l'heure où l'on redécouvre l'importance de l'agriculture paysanne pour la sécurité alimentaire et la réalisation du droit à l'alimentation, la conservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Alors que des centaines de millions de paysans sont toujours privés d'accès à la terre ou survivent sur de minuscules parcelles, d'autres sont quotidiennement chassés de leurs terres et les accaparements à grande échelle se multiplient. Plus que jamais, la reconnaissance d'un droit à la terre pour les paysans est d'actualité ! Et cette revendication historique des mouvements paysans gagne du terrain au niveau international. La reconnaissance d'un droit à la terre est notamment discutée dans le cadre des négociations au Conseil des droits de l'homme (CoDH) concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Cette nouvelle publication du CETIM fait le point sur la question. Elle a pour principal objectif de soutenir les luttes des mouvements sociaux et des organisations paysannes du Sud en faveur du droit à la terre, et d'appuyer leurs démarches en faveur de la reconnaissance de ce droit à l'ONU. Elle constitue un matériel didactique de référence qui pourra être utilisé comme support pour des mobilisations, des campagnes ou des formations.

Vous pouvez aussi la télécharger ou la consulter librement ici.

 

CHABLOZ Nadége, 2014, Peaux blanches, racines noires. Le tourisme chamanique de l’iboga au Gabon, Louvain-la-neuve, Academia, 242 p.


Par quels processus historiques et culturels un rite initiatique gabonais, le bwiti, réprimé pendant la colonisation, incarne désormais une forme de « chamanisme » africain sur la scène internationale, bénéficiant d’une image enchantée et salvatrice ? Le bwiti, et surtout l’iboga, la plante psychotrope dont on ingère les racines pendant le rituel, sont aujourd’hui réinvestis par des intellectuels et le gouvernement gabonais, mais aussi par un microcosme franco-gabonais d’initiateurs et d’initiés. Ces derniers les expérimentent pour découvrir les origines de l’humanité, pour guérir de traumatismes attribués à un Occident décadent. Ce tourisme chamanique concerne majoritairement des Français qui ne sont pas Afro-descendants et dont les recompositions religieuses et identitaires liées à l’initiation apparaissent à première vue comme un retournement des valeurs et des affects liés à la situation coloniale. Dans Peau noire, masques blancs, Frantz Fanon analysait en 1952 la névrose collective héritée de la colonisation ayant engendré un sentiment de supériorité des Blancs sur les Noirs et inversement, d’infériorité des Noirs envers les Blancs. Aujourd’hui, c’est la névrose de la société occidentale qui pousserait les initiés français à revêtir les attributs africains, les racines et les masques noirs, jugés supérieurs à l’Occident aux points de vue humain, spirituel et thérapeutique.

 

COLLOMB Gérard, VAN DEN BEL Martijn, 2014, Entre deux mondes, Amérindiens et Européens sur les côtes de Guyane, Avant la colonie (1560-1627), Editions CTHS, Collection : La librairie des cultures N°6, 2014.

Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, les côtes des Guyanes attirent les navigateurs anglais, hollandais et français qui viennent commercer avec les Amérindiens et parfois tentent de s’installer. Abordant le continent près de l’estuaire de l’Amazone, ils remontent vers les Antilles en visitant les rivières, échangeant avec les habitants du bois de teinture, du roucou, du coton, des vivres, contre des produits européens. Leurs récits, rassemblés dans cet ouvrage, décrivent un univers indigène aujourd’hui oublié, et donnent à comprendre les relations complexes qui se sont nouées entre Européens et Amérindiens dans cette région, avant que la Colonie, dans la seconde moitié du xviie siècle, ne referme cette page méconnue de l’histoire de la Guyane.

 

DESTELLE Jean -Pierre, 2015, Dans les pas du Lieutenant Destelle en Nouvelle Calédonie, L'Harmattan, 294p.

De 1878 à 1882, le lieutenant d'infanterie de marine Émile Destelle est affecté à la Mission topographique chargée d'établir la première carte complète de la Nouvelle-Calédonie. Ses carnets où il note jour après jour les événements et décrit les paysages traversés tout au long de ses expéditions, permettent au lecteur de placer ses pas dans les siens et de le suivre sur les sentiers alors méconnus de la Grande Terre.

 

DEMMER Christine, SALOMON Christine (coord), 2015, Emancipations kanak, ETHNIES N°37-38, 272p.

Ce numéro d'Ethnies, après avoir replanté le décor de la lutte kanak (ses conditions d'émergence, ses objectifs, les traces qu'elle a pu laisser parmi ses protagonistes), se consacre ensuite à des problématiques très contemporaines. Ecrits par des auteurs kanak et non kanak, les textes qui composent ce numéro permettent d'apprécier la part des héritages sociaux kanak tout en soulignant l'émergence de nouvelles attitudes sociales que les conditions de vie actuelles en Nouvelle-Calédonie ont rendues possibles. Au moment où se négocie une pleine souveraineté politique, il n'est pas sans intérêt de se pencher sur les volontés d'émancipation à l'échelle ordinaire des gens, celles dont témoignent de nouvelles pratiques et qui font naître des espérances jusqu'alors inédites. Tout particulièrement, ce volume témoigne d'aspirations la plupart inexprimées jusque-là et peu perceptibles avant les années 1980 mais qui font bouger les frontières des rapports sociaux de sexe et d'âge. Faut-il y voir des innovations radicales qui menaceraient l'édifice social tout entier ou bien des développements qui, comme les précédents, inscrivent résolument les Kanak dans une histoire longue? Manifestement, à l'instar de toute société, celle des Kanak se transforme, sans entamer pour autant leur sentiment de posséder leur manière propre d'être au monde. Et cela ne bride pas non plus leur souci de l'exprimer. Loin des élaborations identitaires à visée juridique et politique, il n'est qu'à se tourner vers les manifestations artistiques kanak auxquelles le présent recueil rend hommage, pour prendre connaissance des certitudes et aussi des impatiences et des espérances d'une population kanak désormais urbaine pour la moitié d'entre elle.

 

FONTENAILLE-N'DIAYE Elise, 2015, Blue book, Calman Levy, 220p.

Il est une chose dont peu se souviennent, c’est que l’Allemagne fut une puissance colonisatrice. De 1883 à 1916, elle occupa ce qu’on appelait alors le Sud-Ouest africain, l’actuelle Namibie. Il en est une autre que beaucoup ignorent, c’est que cette colonie fut le théâtre du premier génocide du XXe siècle. Un génocide oublié, occulté même, car le premier rapport officiel – le fameux Blue Book – sur le massacre des Hereros et des Namas fut soustrait à la connaissance du public en 1926.
Élise Fontenaille-N’Diaye, alors qu’elle enquêtait sur son aïeul, le général Mangin, a retrouvé ce rapport disparu. Dès lors, elle se devait de raconter. Si ce livre vise à ranimer le souvenir de cette sombre page de l’histoire du colonialisme, il ne se veut pas un ouvrage de spécialiste. L’auteur y donne son point de vue d’écrivain, son point de vue personnel. Quelque part entre le désert du Kalahari et la presqu’île de Shark Island, au large de Lüderitz, s’est déroulée une macabre répétition générale, préfiguration des exterminations à venir.

 

IONITA Irina, 2015, Un itinéraire de recherche en terrain autochtone au Canada. L'empathie dans tous ses états. L'Harmattan, 308p.

Investir un terrain de recherche en territoire autochtone n'est pas aisé. Le contexte colonial sur lequel se sont érigés les pays d'Amérique imprègne l'ensemble des relations qui se tissent (ou non), méfiantes, voire défiantes. Comment se mettre à la place de l'Autre pour le comprendre dans ses propres termes, tout en gardant sa place de jeune chercheuse en sciences sociales ? Amenée sur des terrains inattendus au Québec et en Ontario, l'auteure s'interroge sur l'empathie comme pratique éthique et le besoin de traductions interculturelles afin de dialoguer avec ses interlocuteurs.

 

LE BONNIEC Fabien, SALAS ASTRAIN Ricardo, 2015, Les Mapuche à la mode. Modes d'existence et de résistance au Chili, en Argentine et au-delà, L'Harmattan, 298p.

Les treize essais réunis ici détaillent les caractéristiques principales du monde socioculturel mapuche au Chili et en Argentine, montrant la revitalisation de leurs ressources sociales et politiques pour s'imposer en tant que protagonistes de leur insertion dans le monde contemporain.
Ce livre a été conçu dans le cadre du Noyau de recherche en études interethniques et interculturelles (NEII), qui regroupe une équipe de chercheurs de l’Université Catholique de Temuco (Chili), et est édité par deux de ses membres, le chercheur responsable Ricardo Salas et le chercheur titulaire Fabien Le Bonniec. Ce noyau de recherche est dirigé par le philosophe Ricardo Salas Astrain qui, depuis les années 90, a développé un ensemble de recherches autour du langage et du symbolisme mapuche dans sa thèse doctorale à Louvain (1989), et publié un grand nombre de livres et articles dans des revues chiliennes et étrangères sur les dynamiques de l’imaginaire social mapuche. Fabien Le Bonniec, anthropologue, a soutenu une thèse doctorale à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales sur la territorialité mapuche (2009), et il approfondit aujourd’hui ses recherches sur des questions relatives à la justice et à l’interculturalité. Il est également chercheur associé à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS).

 

MARTIN Arnaud (sous la dir), 2015, Les droits indigènes en Amérique latine, L'Hamattan, 318p.

La découverte de l'Amérique latine en 1492 marqua, pour les peuples amérindiens, le début d'une longue descente aux enfers.Massacrées, réduites en esclavage ou condamnées à choisir entre l'exclusion et l'assimilation, les populations indigènes semblaient condamnées à disparaître. Cinq siècles plus tard, le constat est tout autre et l'on peut parler d'un "retour des peuples indigènes". Le droit international et interne reflète cette transformation et reconnait la légitimité des droits indigènes et leur accordant une protection imparfaite, mais qui constitue un progrès considérable.

 

SABIN Guillaume, 2014, L’archipel des Egaux. Luttes en terre argentine, Presses Universitaires de Rennes, 396p.

Nul ne semble pouvoir échapper à la passion de l’inégalité qui s’est emparée du monde : l’horizon qui s’offre à nous est celui d’un paradis privé où les places sont comptées et où tout ce qui relève du bien commun doit disparaître. C’est dans ce contexte qu’agissent les membres de la Red Puna, sans doute le plus important mouvement paysan indigène d’Argentine. Que nous disent-ils de leur lutte ? Que nous disent-ils de notre monde ? Pas à pas, nous partageons leur quotidien, les débats traversant leurs assemblées, les pratiques venant bouleverser la donne initiale qui les condamnait à subir.

 

SOMBRUN Corine, NARAYAMOGA SURUI Almir, 2015, Sauver la planète - Le message d'un chef indien d'Amazonie, Albin Michel. 192p.

Ce livre retrace l’histoire d’un peuple et le destin d’un homme qui s’est engagé contre la catastrophe écologique qui menace l’humanité. Devenu chef de son peuple à l’âge de dix-sept ans, Almir a été le premier Surui à faire des études universitaires. Diplômé en biologie, il s’est engagé dans la défense de ses terres ancestrales, réussissant à chasser colons et bûcherons qui mettront sa tête à prix. Aidé par une ONG écologiste, il se réfugie alors aux Etats-Unis où il va rencontrer les dirigeants de Google pour leur présenter son projet : utiliser Google Earth pour montrer la détérioration galopante de la forêt amazonienne (le plus grand réservoir de biodiversité au monde avec 390 milliards d’arbres et 16 000 espèces animales différentes) et ses conséquences pour l’environnement de la planète, et plus immédiatement pour les 400 000 Indiens du Brésil. Google s’y est associé et depuis, Almir Surui sillonne le globe pour promouvoir sa proposition de taxe-carbone. Récompensé en 2008 à Genève par le Prix des Droits de l’Homme, il a été classé parmi les cent plus importantes personnalités du Brésil. Plusieurs organisations internationales et de grandes entreprises ont depuis apporté aux Indiens Surui soutien logistique et financier. Almir Surui participe à de nombreuses conférences internationales sur le changement climatique et le développement durable.

 


UNION INTERPARLEMENTAIRE,
2015, Mise en oeuvre de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones Guide pour les parlementaires, 84p.

Les peuples autochtones sont réputés pour leurs cultures riches, leurs systèmes de savoirs traditionnels et leurs modes de vie uniques. Dans de nombreux pays, cependant, ils sont dépossédés de leurs terres et territoires ancestraux et privés de leurs ressources naturelles dont ils dépendent pour leur survie. Cela peut entraîner le déni de leur droit même à la vie. De nombreux peuples autochtones continuent de souffrir de la discrimination, de l’extrême pauvreté et de l’exclusion du pouvoir politique et économique. Leurs systèmes de croyances, cultures, langues et modes de vie sont menacés à telle enseigne qu’ils pourraient disparaître. Il y a environ 370 millions d’autochtones dans quelque 90 pays à travers toutes les régions du monde. Bien qu’ils constituent cinq pour cent de la population mondiale, ils représentent quinze pour cent de la population mondiale défavorisée. Sur les 7000 langues recensées dans le monde aujourd’hui, 4000 sont parlées par les peuples autochtones. Les spécialistes des langues prédisent que jusqu’à quatre-vingt-dix pour cent des langues du monde risquent de disparaître ou sont menacées d’ici à la fin du siècle. Les peuples autochtones exigent de plus en plus une plus grande reconnaissance de leurs droits. Depuis 1923, lorsque le chef Cayuga Deskaheh de la nation iroquoise s’est rendu à la Société des Nations pour faire valoir les droits de son peuple, les peuples autochtones ont continué à coopérer avec la communauté internationale. Cela a donné lieu à un certain nombre de réalisations au niveau institutionnel (Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et le Mécanisme d’experts des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones) et au niveau normatif, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (la Déclaration des Nations Unies). L’adoption de la Déclaration des Nations Unies en septembre 2007 a été le point culminant de plus de 20 années d’efforts et de négociations intenses, réalisé grâce à la solidarité et aux partenariats étroits entre les peuples autochtones et les gouvernements, les ONG, les universitaires, les parlementaires et d’autres parties concernées. La Déclaration des Nations Unies est l’instrument international le plus avancé et le plus complet sur les droits des peuples autochtones. Elle s’appuie sur les droits de l’homme existants inscrits dans les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et incarne un consensus mondial sur les droits des peuples autochtones.

 

FILMOGRAPHIE

Dirty Gold War, Daniel Schweizer, Suisse, 2015, 68’

Après avoir traité la montée des extrêmes droites à travers le monde dans sa trilogie très remarquée Skin or Die, Skinhead Attitude, et White Terror, le cinéaste suisse Daniel Schweizer poursuit un minutieux travail d'enquête autour de la filière de l'or. Dirty Gold War est un formidable voyage dans l’envers du décor de cette industrie très prospère. D’un côté les vitrines étincelantes des bijouteries et l’industrie du luxe en Suisse et ailleurs, de l’autre les débuts de cette chaine, la condition des damnés de l’or sale, des indiens aux activistes qui luttent contre ce cartel opaque. Un film qui transforme le regard du spectateur sur ce commerce et contribue au débat nécessaire pour un or éthiquement plus responsable.

 

El abrazo de la serpiente, Ciro Guerra, 2015, 2h05

Karamakate, chaman amazonien, le dernier survivant de son peuple, vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Il est devenu un chullachaqui, la coquille vide d’un homme, privée d’émotions et de souvenirs. Sa vie bascule lorsqu’Evan, un ethnobotaniste américain, débarque dans sa tanière à la recherche de la yakruna, une mystérieuse plante hallucinogène capable d’apprendre à rêver. Karamakate se joint à sa quête et ils entreprennent un voyage au cœur de la jungle.

 

Le dernier loup, Jean Jacques Annaud, 2015, 1h55

1969. Chen Zhen, un jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé en Mongolie-Intérieure afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Mais c’est véritablement Chen qui a beaucoup à apprendre – sur la vie dans cette contrée infinie, hostile et vertigineuse, sur la notion de communauté, de liberté et de responsabilité, et sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes – le loup. Séduit par le lien complexe et quasi mystique entre ces créatures sacrées et les bergers, il capture un louveteau afin de l’apprivoiser. Mais la relation naissante entre l’homme et l’animal – ainsi que le mode de vie traditionnel de la tribu, et l’avenir de la terre elle-même – est menacée lorsqu’un représentant régional de l'autorité centrale décide par tous les moyens d’éliminer les loups de cette région.

 

La révolte des rêves, Vanessa Escalante, 2015, 47'.

Vanessa Escalante est fascinée par les Aborigènes d'Australie. En 2007, son premier film en tant que scénariste suit les derniers traqueurs d'Australie, ces aborigènes capables de pister et de retrouver, grâce aux empreintes dans la terre, aux feuillages foulés, ou à l'épaisseur de la rosée, des gens perdus dans le bush. Dans La révolte des rêves, Vanessa Escalante suit la bataille des Aborigènes face au projet du gouvernement australien d'enfouir des tonnes de déchets nucléaires sur leurs terres. Un film engagé, fort et troublant, qui a reçu le prix France TV au féminin au Festival International 2015 du film de femmes à Créteil et le prix du Public au Festival International du Film d'environnement de Paris.

 

Sud Eau Nord Déplacer, Antoine Boutet, 2015, 1h50.

Le Nan Shui Bei Diao – Sud Eau Nord Déplacer – est le plus gros projet de transfert d’eau au monde, entre le sud et le nord de la Chine. Sur les traces de ce chantier national, le film dresse la cartographie mouvementée d’un territoire d’ingénieur où le ciment bat les plaines, les fleuves quittent leur lit, les déserts deviennent des forêts, où peu à peu des voix s’élèvent, réclamant justice et droit à la parole. Tandis que la matière se décompose et que les individus s’alarment, un paysage de science-fiction, contre-nature, se recompose.

 

 

Tupinamba, le retour de la terre, Daniela Fernandez Alarcon, 2014, 25'.

Le film retrace la lutte du peuple tupinambá, qui habite au Sud de l’Etat de Bahia (Brésil), pour la récupération du territoire qu’il occupe traditionnellement. Les Tupinamba attendent depuis 10 ans la conclusion du processus de démarcation de leur terre et voient leurs droits systématiquement violés, tant par l’État brésilien que par les individus et les groupes opposés à la régularisation de leur territoire. En réunissant des témoignages d’Amérindiens et des séquences filmées en mai 2014 dans la communauté de la Serra do Padeiro, à l’intérieur de la terre tupinambá de Olivença, ainsi que des images d’archives, le documentaire se focalise sur l’actuelle lutte pour la terre, en s’appuyant sur des éléments de l’histoire de l’expropriation et de la résistance des Tupinambá qui s’entrelace à l’avancée de la frontière agricole à partir de la fin du XIXe siècle et de l’ascension des colonels du cacao. Avec le film, la réalisatrice souhaite rendre visible le conflit et contribuer à faire pression sur l’État brésilien pour qu’il conclue, d’urgence, le procès de démarcation de la terre tupinambá de Olivença, afin de garantir les droits des Amérindiens et des non-Amérindiens.

 

Munduruku, tissant la resistance, Nayana Fernandez, 2015, 25'

Le gouvernement brésilien envisage de construire un grand nombre de barrages hydroélectriques sur les rivières de l’Amazonie, détruisant la biodiversité et perturbant le mode de vie de milliers d’autochtones et de populations locales. Maintenant que les travaux du gigantesque barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu sont en plein essor, le gouvernement va de l’avant avec son prochain grand projet - une série de barrages sur le fleuve Tapajós. Mais plus de 12.000 Munduruku vivent dans cette région et se mobilisent. Le documentaire montre la vie au sein d’une communauté munduruku, où les tâches traditionnelles sont pratiquées tous les jours et les enfants grandissent avec une liberté remarquable. Le film documente l’évolution de leur résistance, qui a toujours existé sous différentes formes, même chez les femmes qui jouent un rôle fondamental dans ce combat et s’insurgent contre les barrages hydroélectriques. Ce documentaire a été produit indépendamment, avec l’appui de certaines organisations, des groupes de la région du Tapajos et des leaders munduruku. Toute la post-production a été réalisée grâce à un travail en collaboration et en solidarité avec la lutte du peuple munduruku.

 

Enfances nomades, Christophe Boula, 2015, 1h33'.

Dans les steppes d’Asie centrale, où les éleveurs survivent dans un climat hostile, les enfants peuplent un monde aride de leurs désirs et de leurs rêves. Ils sont à la croisée des chemins, héritiers d’une tradition qui disparaît et inventeurs d’un nouveau mode de vie. Trois histoires retracent trois destinées étonnantes : celle d’Amraa, le jeune Mongol qui part rejoindre son amoureuse en ville; celle d’Apo, le bébé sibérien perdu dans la neige; et enfin celle de Lhamo, l’enfant tibétaine qui voulait vivre avec son yak…

 


LETTRES ELECTRONIQUES ENVOYÉES
DURANT LE 1er SEMESTRE 2015

Afrique du nord: Colloque à La Sorbonne. La question berbère depuis 1962
Arctique-Asie: Sortie du Film: Enfances nomades. (interview d'Émilie Maj)
Australie: les "choix de vie" des aborigènes
Australie: Protestations contre la fermeture des communautés
Bengladesh: Réduire au silence le peuple des Chitagong Hills Tracts
Brésil: Démarcation des terres Tupinamba, Bahia
Brésil: Barrages hydroélectriques sur le Tapajoz. Conférence leader Munduruku
Chili : Web doc Compte rendu de la Mission d'information du GITPA chez les mapuches.
EU: Grand canyon du Colorado: Campagne "Save the Confluence"(interview de Marie-Claude Strigler)
Kenya: Géothermie sur territoire maasaï
Mali: Sortie du film Timbuktu (interview de Hélène Claudot-Hawad)
Mali: Projet d'Accord de Paix mars 2015 (interview de Hélène Claudot-Hawad)
Tibet: Pekin veux nommer le successeur du dalaï lama (interview de Katia Buffetrile)

Publications
Terres, territoires, ressources. Politiques, pratiques et peuples autochtones.
Peuples autochtones et industries extractives. Mettre en oeuvre le Consentement, libre, préalable et informé.

 

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