KENYA

Dans la zone de conservation du Mont Suswa, un millier de familles de pasteurs maasaï subissent l’impact d’un projet d’exploitation géothermique sans avoir été consultés en vue d’obtenir leur consentement

La zone de conservation du Mont Suswa (un volcan à double caldera de 12 km de diamètre) est un group ranch (territoire juridiquement établi en 1970, géré par une communauté Maasaï). Autour du mont Suswa, vivent environ 1 000 familles Maasaï autochtones, s’appuyant sur le pastoralisme et un peu d’agriculture.

Une entreprise gouvernementale de géothermie (Geothermal Development Company Ltd – GDC) conduit le développement d’une centrale géothermique sur le mont Suswa.

Après une première visite des autorités gouvernementales en 2011, qui ont refusés de donner la raison de leur visite; en 2013, une équipe du Cabinet de consultant Research on Environment and Development Planning (REDPLAN) (sélectionné par GDC) a réalisé une étude d’Évaluation d’Impact Environnemental et Social (EIES) pour la GDC ( voir le rapport ci joint). Ce rapport complexe de 233 pages et a donné lieu à des présentations aux communautés sans que celles ci soient suivies d’une demande formelle de consentement.

Sans attendre l’obtention d’un consentement des communautés le forage d’un total de 120 puits (sur
1 130 prévus) et le développement des infrastructures a démarré en vue de commencer l’exploitation entre Juillet 2014 à Septembre 2015.

Les communautés Maasaï du mont Suswa, luttent contre ce projet pour plusieurs raisons :

• il concerne un group ranch appartenant à la communauté Maasaï,
• c’est un lieu sacré, où les cérémonies ont lieu (en particulier l’olngesher cérémonie (clé de voûte de la culture maasaï) de passage d’une classe d’âge à l’aînesse.
• c’est le lieu de regroupement pour de nombreuses communautés Maasaï, où les décisions politiques sont prises,
• les communautés maasaï n’ont pas été impliqués ou consulté au cours de l’ensemble du processus, ils n’ont pas été suffisamment informées du projet et des risques encourus, etc.
• dans le Parc national Hells Gate, un projet d’exploitation géothermique mis en place en 1981 a vraiment affecté les communautés maasaï locales qui ont finalement été contraints de déménager et leurs maisons ont été démolies.

Ce sont les raisons pour lesquelles l’équipe GDC, sur leur dernière visite au début de Janvier 2014, n’ont pas été autorisés par le peuple Maasaï à venir sur les lieux et en ont été chassés. Les maasaï ont installés des clôtures pour empêcher la circulation les véhicules gouvernementaux dans leur group ranch et la zone de conservation

Le 6 mai, les différentes communautés Maasaï des autres régions du Kenya également touchés par des projets de géothermie (Suswa, Magadi, Longonot et Narasha) en violation de leurs droits et de leur culture, se sont réunis dans le mont Suswa afin de trouver un moyen de sortir de la situation critique de leurs communautés.

Les conclusions de cette réunion seront communiquées dans les médias.

Le GITPA a écris la lettre ( ci jointe) aux autorités du Kenya pour demander la reprise des consultations avec les communautés maasaï concernées avec l’objectif d’obtenir formellement leur consentement conformément à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones

La lettre a été envoyée à :

Président:Uhuru Kenyatta,Parliament Buildings Parliament Rd. P.O Box 41842 – 00100 Nairobi, Kenya. Email: [email protected]
Premier ministre: Eng. Raila Odinga, [email protected]
Président de l’Assemblée natinale: Justin Bedan Njoka Muturi, [email protected]

Informations sur les maasaï sur le site du GITPA

Lettre rédigée avec Xavier PERON, membre du réseau des experts du GITPA pour l’Afrique de l’est

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