Personnalités autochtones kanak
L’établissement de ces listes a pour objectif de faire connaître des personnalités autochtones qui sous une forme ou une autre ont fait progresser la reconnaissance au niveau national, intergouvernemental ou international des droits des peuples autochtones. Les personnes peuvent être : des figures éminentes de la lutte pour les droits et la justice, des leaders politiques avisés et reconnus, des négociateurs, des dirigeants d’organisations autochtones, des élus, des artistes, écrivains, poètes, cinéastes, avocats, juristes, universitaires, historiens, enseignants etc
BOENGKIH Sarimin , directeur de l’Agence Kanak de Développement (AKD), créée en août 1991 qui joue le rôle d’organisation relais entre projets locaux de développement économique et culturel et organisations non gouvernementales. Il a suivi une formation en droit européen et international des Droits de l’homme à l’Université du New South Wales de Sydney et à l’Université de Genève et a enseigné les droits de l’homme et le système des Nations Unies dans différents stages ouverts aux représentants des populations anglophones et francophones des pays insulaires du Pacifique. Il a été conférencier dans le cadre de conférences internationales et régionales, ce dans les pays du Pacifique, dans certains pays d’Asie, ainsi qu’aux Etats-Unis et notamment à New York au siège des Nations Unies.
GOPÉ Pierre, naît le 31 janvier 1966 en Nouvelle-Calédonie, à Maré, l’une des îles de l’archipel des Loyauté, dans l’un des clans de la tribu de Pénélo.En 1991, il se découvre une passion pour le théâtre en assistant à la répétition d’une troupe. Après avoir parcouru le monde pour apprendre son métier, il fonde sa propre compagnie de théâtre : Cebue, qui signifie mémoire. Depuis, il a mis en scène de nombreuses pièces de théâtre.
GORODEY Déwé, femme politique indépendantiste et écrivain kanak de Nouvelle-Calédonie. Elle est à ce jour la seule personne à avoir fait partie de tous les gouvernements néo-calédoniens depuis la création de cette institution en 1999. Militante de la première heure de la cause indépendantiste, Déwé Gorodé s’engage dès 1974 au sein du mouvement des Foulards Rouges, né en 1969 et dont elle assure un temps la présidence. Puis elle est parmi les fondateurs du groupe 1878, ainsi nommé en mémoire de la révolte kanak de 1878, qui s’acheva par la mort du chef Ataï. En 1976, elle contribue à la création du parti indépendantiste kanak à tendance marxiste, le PALIKA. . Mais elle paie aussi, en 1974 et 1977, cet engagement de trois emprisonnements qui marqueront durablement, avec son combat son entrée dans l’écriture.. En 1984,elle s’investit dans l’École populaire kanak (E.P.K.) de Ponérihouen qui vient de se créer. Elle y enseigne le paicî, langue de sa région d’origine, de 1985 à 1988. En 1985, la parution, avec Sous les Cendres des conques, de ses poèmes de combat, ouvre la voie à une parole kanak qui ose s’emparer – et avec quelle force – de l’écrit et de la langue française pour affirmer qu’elle s’est mise debout, et qu’il sera désormais impossible de la faire taire.
GOROMIDO Joseph, est né à la tribu de Netchaot. Jusqu’en 1992, il travaille à mettre en place les instances de la Province Nord comme cadre supérieur. C’est seulement à partir de 1995 qu’il s’implique réellement en politique sous étiquette UNI, il se présente donc à la mairie de Koné et pour un coup d’essai, ce fût un coup de maître puisqu’il en devient le premier adjoint. En 2001, il est élu maire de Koné et réélu en 2008. Il est élu au congrès depuis 2004 et il a été président de la commission économique à la province Nord de 2004 à 2008, pour aujourd’hui en être seulement membre.
JORÉDIÉ Léopold, homme politique indépendantiste kanak, né à la tribu de Gélima à Canala en 1947, président de la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie de 1989 à 1999, maire de Canala de 1989 à 1995 et vice-président du Gouvernement collégial local de 1999 à 2001. Issu d’un village minier, Canala, il exerce la profession de rouleur sur mine pour la Société Le Nickel (SLN) avant de fonder sa propre entreprise de transport de minerai. Mais il entre assez tôt en politique, étant élu pour la première fois conseiller municipal de sa commune natale en 1977 sous les couleurs de l’Union calédonienne, et prend la présidence de la maison rurale de la collectivité. L’UC, sous la direction de Jean-Marie Tjibaou, prend cette même année officiellement position en faveur de l’Indépendance kanak socialiste (IKS), et Léopold Jorédié va commencer à gravir petit à petit les échelons du mouvement
JORÉDIÉ Marie –Adèle, militante et enseignante, connue pour avoir mis sur pied le programme des Bb-lecture, un programme destiné à introduire le livre auprès des petits enfants kanak.Dès 1976, elle travaille à Canala sur le thème de l’alphabétisation populaire, consciente que pour mener les enfants à la réussite, il faut renforcer leur connaissances au sein même du milieu où ils vivent et où les générations précédentes se sont épanouies : à la tribu. Ils ont besoin pour cela de maîtriser leur langue selon un usage plus large que celui traditionnel du récit. Mais en 1984, suivant le mot d’ordre de l’Union calédonienne, elle se tient à l’écart des institutions et s’investit pleinement dans les Ecoles populaires kanak. Canala restera le fief de ces EPK jusqu’à la signature de l’Accord de Nouméa où des passerelles sont lancées entre l’enseignement public et ces enfants qui ont suivi leur éducation dans leur langue.
KASARHÉROU Emmanuel, ancien directeur de l’agence pour le développement de la culture kanak (ADCK) ou centre culturel Tjibaou. Situé à Nouméa, il a pour but la conservation et la valorisation du patrimoine kanak, ainsi que le développement de l’expression contemporaine artistique kanak. Il est aujourd’hui en mission au quai Branly.
KOTRA UREGEI Louis, surnommé LKU ou Loulou (né le 4 février 1951 à Nouméa1), est un homme d’affaires, homme politique et syndicaliste kanak indépendantiste.En 2007, il fonde le Parti travailliste de Nouvelle-Calédonie avec le soutien de nombreux membres de l’USTKE et certaines personnes originaires de la société civile. Il mène la liste de ce mouvement dans les îles Loyauté à l’occasion des élections provinciales du 10 mai 2009.
MACHORO Eloi, né dans la tribu de Nakéty située entre les villages de Canala et Thio. Formé au séminaire de Païta, il devient instituteur en 1974. Engagé au sein de l’Union calédonienne qui prend position officiellement pour l’indépendance au congrès de Bourail en 1977 sous la conduite de Jean-Marie Tjibaou, il est élu à l’Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie sous les couleurs de ce parti cette même année. Il monte bientôt les échelons, devenant en 1981 secrétaire général de l’UC en 1981 suite à l’assassinat de Pierre Declercq à son domicile le 19 septembre 1981. Nationaliste kanak, il souhaitait qu’en Nouvelle-Calédonie « rien ne soit plus comme avant », et incarne alors au sein de ce mouvement la ligne la plus radicale, partisan de l’Indépendance kanak socialiste (IKS) prônée par Jean-Marie Tjibaou, et de sa mise en place par les armes si nécessaires. Le 18 novembre 1984, suite à la formation du FLNKS en remplacement du Front indépendantiste et à l’appel au boycott des institutions et des élections par Jean-Marie Tjibaou, il fracasse une urne d’un coup de hache dans la mairie de Thio et dénonce ainsi le système électoral qui selon lui avantagerait les anti-indépendantistes. Il est tué le 11 janvier 1985 par le GIGN.
MANDOUÉ Georges, homme politique indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, né dans la tribu de Nekoue à Houaïlou le 23 octobre 1959. Militant de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE) et vice-président du Parti travailliste. il est choisi en août 1999 comme l’un des deux représentants de l’aire Ajië-Aro au Sénat coutumier tout juste créé par le statut de l’Accord de Nouméa1. Il exerce la présidence tournante annuelle de cette institution du 8 septembre 20012 au 21 septembre 20023. Il est reconduit au Sénat coutumier pour un mandat de cinq ans lors du renouvellement du 25 août 20054. Il cesse d’exercer ses fonctions de sénateur coutumier le 15 juin 2009 suite à son élection comme conseiller provincial
MAPOU Raphaël, homme politique indépendantiste et coutumier kanak, né à la tribu d’Unia à Yaté le 9 octobre 1955. Ancien porte-parole du Parti de libération kanak (Palika) de 1989 à 1998, maire de Yaté de 1990 à 1995, il est ensuite membre fondateur de la Fédération des comités de coordination indépendantistes (FCCI) de 1998 à 2002. Sous cette étiquette, il participe au 2e gouvernement de Nouvelle-Calédonie issu de l’Accord de Nouméa, présidé par Pierre Frogier, du 17 octobre 2001 au 29 juillet 2002, chargé des affaires coutumières. Il est le secrétaire général depuis sa création en 2001 du Comité Rhéébù Nùù.
NAISSELINE Nidosh, né à la tribu de Nece dans le district de Guahma sur l’île de Maré (Nouvelle-Calédonie), est un homme politique indépendantiste kanak de Nouvelle-Calédonie et fut grand-chef coutumier du district de Guahma sur l’île de Maré. en 1973 et a à son tour abandonné la grande-chefferie au profit de son fils Dokucas en2007. Il fonde en 1969 un groupe radical d’étudiants kanaks indépendantistes, les « Foulards Rouges » puis en 1981 le parti Libération kanak socialiste (LKS).
NÉAOUTYINE Paul, homme politique indépendantiste kanak, né à la tribu de Saint-Michel (district de Wagap) dans la vallée d’Amoa à Poindimié président de la Province Nord de la Nouvelle-Calédonie depuis 1999. Il s’est engagé tôt en politique. Sympathisant du groupe « Les Foulards Rouges » puis du « Groupe 1878 », premières organisations politiques porteuses de la revendication identitaire kanak dans les années 70, il est l’un des artisans de la création en 1976 du PALIKA (Parti de Libération Kanak) qu’il a contribué à structurer en 1980. Dès la mise en place des régions crées par le statut Pisani-Fabius en septembre 1985, il devient, à la demande de Jean-Marie TJIBAOU élu président de la région Nord, Directeur de son cabinet, fonction qu’il exerce jusqu’en fin d’année 1987. Il participe ainsi aux côtés de Jean-Marie TJIBAOU à divers missions et contacts à l’extérieur tantôt pour la région Nord, tantôt pour le FLNKS, et notamment en 1986 devant l’Assemblée Générale des Nations Unies pour la ré-inscription de la Nouvelles-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser.
PABOUTY Sylvain, Collaborateur politique du FLNKS au Congrès de la Nouvelle-Calédonie (NC) à partir de 1992, il fit ses études en Administration économique et sociale à l’université de Bordeaux, dans les années 80. Il assuma les fonctions de directeur de cabinet de Mme Déwé Gorodey, alors ministre en charge de la Culture, des Affaires coutumières, de la Condition féminine et de la Citoyenneté du gouvernement de la NC, en 2004. En 2009, il devint conseiller politique indépendantiste à la Province Sud et il siège au parlement (Congrès) de ce territoire depuis lors. Ancien membre du PALIKA (Parti de Libération Kanak), il participa à la création d’un nouveau mouvement, Dynamik Unitaire Sud. Avant cela, il s’était beaucoup investi dans le milieu associatif en créant avec d’autres personnes l’Association pour le Droit au Logement Décent (ADLD) dans les années 90. Parallèlement, il œuvra pour la reconnaissance du droit autochtone en Kanaky depuis 1993, année internationale pour la célébration des peuples autochtones où il fit partie du comité chargé de l’organiser en Nouvelle-Calédonie.
.
PIDJOT Charles, homme politique indépendantiste kanak, né à la tribu de la Conception dans la commune du Mont-Dore et mort le 11 septembre 2012 à Lénakel sur l’île de Tanna au Vanuatu1. Il a présidé l’Union calédonienne du 8 novembre 2007 jusqu’à sa mort
PIDJOT Raphaël, Diplômé de sciences-po Grenoble, il était entré au cabinet de Jean-Marie Tjibaou en 1988 avant de prendre en main, au nom de la province Nord, le dossier de la SMPS, vendue par le député RPR Jacques Lafleur. Une fois l’affaire bouclée, il devient directeur général de cette société, premier exportateur de minerai calédonien, avant d’en être nommé PDG l’an dernier. Le 20 novembre 2006,il trouve la mort, ainsi que six autres personnes, dans un accident d’hélicoptère survenu près de Thio, sur la côte est.
PIDJOT Rock, homme politique tout d’abord autonomiste puis indépendantiste, né à la tribu de la Conception dans l’actuelle commune du Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie), décédé le 23 novembre 1990, ancien député de la Nouvelle-Calédonie de 1964 à 1986.
En 1956, lors du Congrès fondateur de l’Union calédonienne qui se structure en parti politique les 12 et 13 mai à la Vallée des Colons à Nouméa, Rock Pidjot en devient président. C’est dans ce contexte qu’est voté la loi-cadre Defferre du 23 juin 1956 qui accorde plus d’autonomie aux Territoires d’outre-mer en transformant leurs conseils généraux en Assemblées territoriales dotées de plus de compétence et en y créant des conseils de gouvernement, exécutif local formé par la majorité à l’Assemblée territoriale certes présidée officiellement par le gouverneur mais qui dispose d’un vice-président qui en est le chef politique. . Rock Pidjot est alors élu sans discontinuer à l’Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie de 1957 à 1979 (il en sera d’ailleurs le président de 1976 à 1977)
POIGOUNE Élie, président de la Ligue des Droits de l’Homme de Nouvelle Calédonie, membre fondateur du Palika (Parti de Libération Kanake).
POURAWA Denis, Né à Nouméa, il est originaire de Canala. Sa scolarité marquée par des échecs reste inachevée. Adolescent, il s’est retrouvé sur les terres ancestrales de la côte Est secouée alors tout comme sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie par de graves événements politiques. Revenu dans le quartier de la Vallée du Tir en 1987, il s’implique dans la vie associative et dans des groupes de musique. Ce n’est qu’à vingt ans qu’il découvre à travers les livres la pensée occidentale. Ce qui détermine par la suite son désir d’écrire. L’auteur de « Téâ Kanaké : l’homme aux cinq vies » et de « Entre voir, les mots des murs », se considère avant tout comme poète.
TJIBAOU Jean Marie, Un homme incarne le renouveau et la dignité du peuple kanak. Il s’agit de Jean-Marie Tjibaou, leader des indépendantistes au parcours atypique. Fils d’un chef de tribu, il est ordonné prêtre en 1965. Il part en métropole faire des études de sociologie et d’ethnologie. De retour en Nouvelle-Calédonie, il délaisse la prêtrise pour se consacrer au renouveau de la culture kanak qui semble alors mourante. En 1975, la manifestation Mélanésia 2000 regroupe à Nouméa, à côté du site actuel du Centre culturel Tjibaou, les tribus de toutes les aires coutumières de Nouvelle-Calédonie, et réveille chez les Kanak un sentiment de dignité. Il est nommé à la tête du FNLKS lors de sa création en 1984.Il signe les accords de Matignon, sous l’égide de Michel Rocard, le 26 juin 1988 prévoyant la mise en place d’un statut transitoire de dix ans devant se solder sur un référendum d’autodétermination pour que les Calédoniens se prononcent pour ou contre l’indépendance. Cet accord est complété par l’accord de Nouméa du 5 mai 1998 qui prévoit une autonomie forte et repousse le référendum final sur la question de l’avenir institutionnel (indépendance ou maintien au sein de la République française) entre 2014 et 2018. Jean-Marie Tjibaou est assassiné le 4 mai 1989, avec Yeiwéné Yeiwéné, son bras droit au FLNKS, lors de la commémoration de la tragédie d’Ouvéa, par un Kanak, Djubelly Wéa, opposé aux accords de Matignon de juin 1988.
TJIBAOU Marie-Claude, est une femme politique kanak, veuve du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou. Elle est née Marie-Claude Wetta le 10 janvier 1949 à la tribu de Néouta à Ponérihouen. Recrutée au Service Jeunesse et Sports de 1974 à 1976, elle participe activement à l’organisation du festival Mélanésia 2000, sous la direction de son époux. Son père participe également. Doui Matayo Wetta assure notamment la traduction des « Symboles de l’histoire kanake », pièce écrite par Jean-Marie Tjibaou et Georges Dobbelaere, et dans laquelle Marie-Claude Tjibaou joue le rôle de « la femme de la lignée maternelle ». Jusqu’à la mort de son mari, elle s’investit tout particulièrement dans des projets de développement de la région Nord, présidée par son époux. Après l’assassinat de Jean-Marie Tjibaou le 4 mai 1989 à Ouvéa, elle acquiert une véritable autorité morale auprès des indépendantistes et de la population kanake en général. Elle continue son action associative en faveur des Mélanésiens, notamment sur le plan culturel : elle participe ainsi à la création en 1990 de l’Agence de développement de la culture kanak (ADCK), prévue par les accords de Matignon, et en prend la présidence du conseil d’administration, devenant l’un des principaux artisans de la réalisation du Centre culturel Tjibaou. Elle est très active pour faire connaître et reconnaître l’art mélanésien.
WAMYTAN Rock, homme politique et chef coutumier kanak indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, né à Nouméa . Il est le chef et président du conseil de la tribu de Saint-Louis et le grand-chef du district du Pont-des-Français3, ainsi que le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie du 1er avril au 1er août 2011 et du 19 août 2011 au 29 août 2012
YEIWENE Yeiwene, dirigeant indépendantiste membre de l’exécutif du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et de l’Union calédonienne (UC), né à Tadine sur l’île de Maré (Îles Loyauté) et disparu le 4 mai 1989 à Ouvéa. Il était le bras droit de Jean-Marie Tjibaou et son lieutenant pour les îles Loyauté2.