Patia fa, le 10 Juillet au Musée Tahiti et les iles |
Organisé par la Fédération des sports traditionnels (Amuitahira’a tu’aro Ma’ohi), une centaine de participants, hommes et femmes, en provenance des 5 archipels, se sont mesurés dans 2 disciplines, le lancer de javelot et le lever de pierre.
Le lancer de javelot, Pàtia fà – Pàtia’ai, qui dans l’ancienne société polynésienne relevait de pratiques festives ou religieuses. Le Pàtia fà, le lancer de javelot en individuel est ouvert aux hommes et aux femmes et consiste à piquer des javelots dans une noix de coco, disposée sur un cocotier ou sur un mât à 8 ou 10 mètre de hauteur et situé à 22 mètres du pas de tir. Les javelots sont taillés dans des branches de bois flexibles (aute, kahaia, purau).
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En fonction des préférences et de la stature du tireur, elles peuvent être de longueurs différentes. Les embouts sont faits de pointes métalliques façonnées à partir de fers à béton, de clous de charpentiers ou bien forgés spécialement.
En 1769, lors de son premier voyage, le capitaine Cook décrit une compétition sans donner de détails sur les javelines utilisées à l’époque. Les javelots marqués du signe de reconnaissance de leur propriétaire sont lancés par série de dix. Chaque participant a sept minutes pour réaliser ses jets. Tout le monde tire en même temps et le ciel deviens strié par les trajectoires.
La noix de coco servant de cible est divisée horizontalement en 5 secteurs et c’est sur celui du sommet qu’on obtient le meilleur score, soit 10 points. Un doigt, généralement l’index est placé à la base du javelot et utilisé comme propulseur pour donner toute sa puissance au jet, tandis que de l’autre main, maintenant le bout du javelot, sert de guide pour orienter la trajectoire. Le concours se fait également par équipe et est nommé patia ai. Une équipe est composée de trois joueurs qui disposent de 70 javelots à lancer dans un temps inférieur à 20 minutes. Les athlètes respectent un code vestimentaire comportant paréo colorés et couronnes de fleurs et de feuillage.
amora’à ofa’i, le 10 juillet au Musée Tahiti et les ile |
Le lever de pierre, amora’à ofa’i est l’épreuve reine des hommes fort des îles et comme le faisaient leurs ancêtres, les athlètes s’affrontent dans différentes catégories qui nécessitent à la fois force, rapidité et agilité. Cette discipline ouverte aux femmes comme aux hommes est divisée en catégories. Les concurrents doivent porter une tenue locale : torse nu et pareo pour les hommes, pareo pour les femmes, pieds nus, couronne de tête ou collier autour du cou en matériaux naturels (végétal ou animal). Pour les femmes, les pierres à soulever pèsent environ 60 kg. Chez les hommes, le poids de la pierre dépend du poids de l’athlète qui essaiera de la soulever.
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Elle pèse environ 80 kg pour la catégorie “légers” (55 à 74 kg), environ 100 kg pour les “moyens” (75 à 90 kg), environ 120 kg pour la catégorie “lourds” (91 à 105 kg), environ 140 kg pour la catégorie “super-lourds” (106 à 120 kg) et environ 150 kg pour les“extra-lourds” pesant 121 kg et plus.
Certains athlètes réussissent même à lever des pierres pesant plus de 160 kg. Mais tout n’est pas dans le poids de l’athlète. Il y a une technique bien particulière. Il faut se cambrer, s’accroupir en gardant le dos le plus droit possible, soulever la pierre du sol pour la poser sur ses genoux, puis la jeter sur son épaule. Après, il faut encore se redresser et s’immobiliser un certain temps. Chacun dispose de deux levers obligatoires. À partir du moment où la pierre quitte le sol, le chronomètre est mis en marche et ne sera arrêté qu’au signal verbal de l’arbitre principal, quand l’athlète, d’un seul bras, réussira à stabiliser la pierre sur son épaule, lui-même devant être parfaitement stable. Sur les deux passages, le meilleur temps est gardé.