10 Juillet : rencontre de Sunny Walker, principal animateur de l’association Te Hivarereata, (l’équipage de la flotte qui parcoure les nuages).

Sunny Moanaura Walker est descendant du missionnaire Henry Teuira auteur de l’ouvrage « Tahiti aux temps anciens » et fils de l’écrivaine Pare Teinaore Walker (de Rurutu). Ancien militaire de carrière et militant syndicaliste, humaniste épris de philosophie et de spiritualité, il fédère en 1999 un groupe de parents et amis désireux de vivre dans la nature de la façon la plus traditionnelle possible. Ils plantent des aliments ma’ohi qu’ils cuisent de préférence dans des fours en pierres dans le sol (ahimà’a).
La communauté a chargé sept membres de recueillir des savoirs traditionnels dans les domaines allant de l’organisation des rituels d’accueil à la pêche, la construction des pirogues, l’utilisation des plantes médicinales.
Leur quête d’authenticité les conduit à la pratique d’une religion autochtone, même si la religion n’est pas la seule finalité de leurs activités. Ils se revendiquent de l’animisme. Leur culte se déroule notamment sur un marae qu’ils ont restauré, sur les terres familiales de la vallée de Hamuta.

Chaque année, depuis 10 ans, entre février et mars, l’association Te Hivarereata, célèbre la fête saisonnière de Maoaraa matahiti qui représente, en pleine saison d’abondance, le pic de la production des nourritures terrestres et océaniques. L’occasion également de manifester son enracinement dans le tuf de la tradition polynésienne ancestrale, avant la christianisation.

Loin d’être une cérémonie « touristique », encore moins une fête « officielle », Maoaraa matahiti représente pour ses membres l’occasion d’inscrire leur activité, culturelle et culturale, dans le cadre d’un retour délibéré à des valeurs ancestrales. Lors de cet événement, on célèbre et remercie les dieux d’avoir su donner en abondance les produits de la terre et de la mer.
La période propice est identifiée par la floraison des a’eho (roseaux de montagne). En 2010, les conditions climatiques exceptionnelles (un cyclone, une alerte au tsunami et de très grosses pluies) ont été à l’origine d’un petit retard dans l’organisation de cette fête. Il n’empêche, près de 80 personnes ont répondu présentes à l’invitation de l’association en se rendant, dans le fond de la vallée, sur le site du marae social tupuhaea, qu’elle a restauré il y a une dizaine d’années.

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