La construction du sauvage

L’anthropologue, l’écrivain voyageur, le photographe et les naga

L’université de Cambridge a constituée une base de donnée composée d’un trés grands nombre de documents ( photos, films, cartes, écris etc) émis lors des diffférentes phases de présence des britanniques dans les collines naga

L’indigénéité des Naga, établis au nord-est de l’Inde et au Myanmar, a attiré l’attention internationale à travers les ethnographies coloniales, les rapports de recensement, les monographies et les récits de voyage des écrivains de l’Empire britannique, les botanistes, les enquêteurs, les planteurs de thé, et les derniers administrateurs de la région à la fin du XVIIIème et du début du XIX ème siècle. La connaissance anthropologique s’est développée par le besoin de contrôler les raids Naga au moyen de l’imposition d’une « taxe d’habitat » et du « travail forcé »qui assujettissait leur indépendance.

Le colonialisme fut un aspect délicat du développement de l’anthropologie naga. Des rapports militaires des premières années du contact aux articles ethnographiques et aux monographies des années de l’administration, l’ethnographie des Naga s’est développée parallèlement à l’expansion de l’Empire britannique dans les monts Naga. Ainsi l’histoire de l’anthropologie des Naga est l’histoire de la relation intime entre l’anthropologie et l’administration coloniale.

Dans ce rapport unilatéral, les Naga furent catégorisés comme « primitifs, sauvages et archaïques » au bord de l’extinction. Ils devraient être sauvés et enregistrés comme un peuple fossile.

Les administrateurs coloniaux des montagnes intéressés par la culture matérielle des Naga se mirent à écrire des monographies et des articles de journaux qui firent connaître la vie sociale, culturelle et économique des Naga. En retour cela contribua à la connaissance des tribus de l’Inde.

La documentation sur les Naga comportait des mesures anthropométriques, des planches de photos, des documents sur leur folklore, leur histoire orale et des objets envoyés dans les musées d’Angleterre et d’Europe (Allemagne, Autriche et Suisse). Des monographies officielles, des journaux de voyages, des enquêtes et des rapports militaires, des photographies publiées dans les journaux britanniques de la métropole les firent connaître au public.

Les tribus naga devinrent l’une des « ethnies » les plus populaires du sous-continent indien dans la dernière partie du XIXème siècle parce qu’elles opposèrent une résistance active à l’expansion coloniale dans leur territoire, qui fut régulièrement rapportée dans la presse britannique.

Source : Extraits de l’article: La construction et l’institutionalisation de l’ethnicité: l’anthropologie, la photographie et les naga.Debojyoti Das, Birkbeck, Université de Londres. Texte

Quelques figures de la période coloniale