Le marché des paris au Pérou confronté à une incertitude avec une taxe de consommation de 1 %

L’industrie des jeux d’argent au Pérou, considérée comme un acteur prometteur du marché sud-américain des paris en ligne, fait face à des défis majeurs en raison de la réintroduction proposée d’une taxe de consommation de 1 %. Les acteurs du secteur craignent que cette mesure, prévue par le décret législatif 1644, freine la croissance, stimule le marché noir et complique la réglementation.

Le Pérou a récemment progressé dans la régulation des paris sportifs en ligne et des jeux d’argent. La loi amendée n° 31557, entrée en vigueur le 9 février 2024, a introduit une taxe de 12 % sur le produit brut des jeux (GGR) tout en supprimant une taxe antérieure de 1 % sur chaque pari. Ce cadre réglementaire attractif a attiré des opérateurs internationaux majeurs, tels que Betsson, Rush Street Interactive et Stake.
En mars, 145 demandes de licence ont été déposées auprès du régulateur péruvien des jeux d’argent, le ministère du Commerce extérieur et du Tourisme (Mincetur). Ce dernier a exigé la certification des plateformes de tous les opérateurs d’ici au 15 novembre 2024. Malgré ces progrès, la taxe de consommation proposée constitue désormais une menace pour le secteur.

La taxe de 1 % sur chaque pari pourrait accroître considérablement les charges financières des opérateurs. Gonzalo Perez, PDG d’Apuesta Total, a exprimé des préoccupations concernant une potentielle double taxation, suggérant que la nouvelle taxe pourrait dépasser le taux actuel de 12 % sur le GGR. L’absence de clarté sur l’application de cette taxe, qu’elle vise les opérateurs locaux ou uniquement étrangers, suscite également des débats.

Zoran Milosevic, PDG de Meridianbet, et d’autres experts du secteur ont mis en garde contre le risque que cette taxe incite opérateurs et joueurs à se tourner vers des marchés illégaux. Des experts juridiques, comme Nicolás Samohod Rivarola, avertissent que le coût élevé de cette taxe pourrait rendre le marché réglementé moins attrayant, compromettant la position du Pérou en tant que leader en matière de régulation des jeux d’argent.
Mincetur reconnaît ces risques mais n’a pas le pouvoir d’intervenir sur la législation fiscale. Les discussions avec le ministère de l’Économie n’ont, jusqu’à présent, pas permis de résoudre ces préoccupations.

Certains opérateurs, dont Meridianbet, considèrent cette taxe comme un ajustement nécessaire pour réduire la concurrence et rationaliser le marché. Cependant, d’autres s’inquiètent des pertes d’emplois et des difficultés à répercuter les coûts supplémentaires sur les consommateurs. Gonzalo Perez estime que la première année de mise en œuvre de la taxe pourrait avoir un impact financier majeur sur les opérateurs, redéfinissant potentiellement le paysage du secteur.

Bien que la date d’application de la taxe reste incertaine, elle pourrait entrer en vigueur en 2024 ou début 2025. Alors que l’industrie se prépare à ce changement, le gouvernement fait face à une pression croissante pour clarifier la réglementation et protéger la croissance du marché légal. La réintroduction de cette taxe pourrait représenter un tournant pour l’industrie des jeux d’argent au Pérou, déterminant si elle continuera à prospérer en tant que leader régional ou si elle rencontrera des défis similaires à ceux d’autres pays.

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